Accélérer son site web avec Squid – 1
La rapidité de l’Internet est une préoccupation omniprésente car elle améliore significativement l’expérience utilisateur. De plus, récemment Google a annoncé que la rapidité d’affichage des sites serait prise en compte dans le calcul de l’affichage des pages de résultat de recherche. Cette prise en compte avait de quoi en motiver plus d’un à accélérer l’affichage de son site, dont moi.
Contexte
L’affichage de ce blog était relativement lent. Il pouvait mettre plus de 5 secondes pour s’afficher complètement ce qui n’est pas un temps d’affichage très bon. J’ai donc entrepris de trouver une solution à ce problème.
Ce site est hébergé sur une machine virtuelle Xen dont le système d’exploitation est OpenSolaris 2009.06. Elle est globalement assez lente car relativement peu de mémoire lui est alloué. De plus, la cohabitation d’Apache et de MySQL sur le même système ne favorise clairement pas les choses. Certains médisants diront que WordPress et/ou PHP sont des facteurs de lenteur. Ils auront raison mais je n’ai aucune intention d’utiliser autre chose que WordPress car c’est un réel plaisir à l’utiliser.
Un peu de théorie
Un proxy ou en Français « serveur mandataire » est un serveur qui se place entre le client et le serveur. Le client va interroger le proxy qui va à son tour interroger le serveur. Le serveur répondra au proxy qui, à son tour, répondra au client. Ceci est le fonctionnement le plus classique mais on peut placer un proxy dans nombreuses configurations et donner au proxy une intelligence supplémentaire.
Dans le cas de proxys HTTP(S) classiques, on y ajoute des mécanismes de cache afin d’économiser de la bande passante. On peut également y ajouter des fonctions de filtrage d’URL afin d’éviter la consultation de certains sites.
L’exemple d’application du proxy qui nous intéresse ici est le reverse proxy. Le client n’aura aucune connaissance de la présence d’un proxy et pensera qu’il s’agit d’un serveur HTTP comme un autre. Le proxy interrogera ensuite le serveur web et la requête sera renvoyée au client. Dans cette situation, la fonctionnalité de cache du proxy est très intéressante car elle permet d’éviter le traitement de certaines requêtes au serveur HTTP. On pourrait également utiliser le proxy couplé à plusieurs serveurs HTTP afin d’effectuer du load balancing et de la redondance.
Une autre VM
La première étape a été de trouver une machine supplémentaire afin de ne pas faire cohabiter la pile LAMP et Squid sur le même serveur. Dans l’absolu, ce n’est pas impossible mais lorsqu’on a un serveur déjà surchargé, ce n’est peut être pas la meilleure idée.
Étant donné qu’OVH vient de lancer son offre miniCloud, ce projet était une parfaite excuse pour la tester. Le prix de cette offre est vraiment très bas. Pour une VM de 256Mo de RAM, cela revient à 8,5€/mois. J’ai donc crédité 10€ sur mon compte. L’interface de gestion n’est pas la plus esthétique ni la plus rapide mais elle fait l’affaire.
En une petite dizaine de minutes, j’avais donc à ma disposition une machine virtuelle Debian Lenny 64-bits. Le réel inconvénient de l’offre d’OVH est que l’IP de la machine virtuelle change à chaque fois que vous l’arrêtez par le biais de l’interface de gestion.
L’installation de la pile LAMP est très simple et je ne la détaillerai donc pas ici. Il existe des masses incroyables de documentation à ce sujet.
Squid
L’installation de Squid est très simple. Je l’ai installé sur OpenSolaris à partir des dépôts Blastwave via pkgutil. Dans le cas de Debian, un apt-get s’occupera de tout ca pour vous.
Une fois installé, nous pouvons passer à sa configuration. La configuration du reverse proxy est la suivante :
http_port 80 accel defaultsite=www.antoinebenkemoun.fr
visible_hostname vm.antoine.fr
cache_peer 178.32.yy.xx parent 80 0 no-query originserver name=myAccel
acl all src 0.0.0.0/0.0.0.0
cache_peer_access myAccel allow all
acl our_sites dstdomain antoinebenkemoun.fr www.antoinebenkemoun.fr antoinebenkemoun.com www.antoinebenkemoun.com
http_access allow our_sites
Tout d’abord, on indique à Squid d’écouter les requêtes sur le port 80 et que le site que l’on va proxy-er est « www.antoinebenkemoun.fr ». Ensuite, on lui indique l’IP du serveur web où est réellement hébergé le site. Il est ensuite nécessaire de définir un certain nombre d’ACL qui sont ici assez génériques et tout à fait simples. Dans l’exemple, nous avons autorisé le reverse proxy pour 4 sites et nous avons autorisé toutes les IP à visionner le site.
Il est également possible d’utiliser d’autres options afin de mieux régler votre reverse proxy. L’ajout d’un « access log » va vous permettre de voir les pages qui sont consultés mais surtout si le contenu est envoyé par Squid ou par votre serveur LAMP. Il est également possible de régler la quantité de mémoire vive utilisé pour le cache de pages web. L’espace mémoire utilisé pour le cache sera donc alloué en plus de l’espace mémoire du programme principal.
cache_mem 20 MB
cache_access_log /opt/csw/var/logs/access.log
Le chemin pour l’access log est adapté à mon OpenSolaris mais à vous de l’adapter à votre distribution. Si vous êtes sur Linux, vous voudrez surement placer les logs quelque part dans /var/log/.
Au final, nous avons installé notre serveur Squid et l’avons configuré en mode reverse-proxy. Dans le billant suivant, nous verrons les modifications qu’il faut apporter à notre serveur Apache afin d’utiliser réellement la fonctionnalité de cache du reverse proxy.