Philosophie des systèmes d’exploitation

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Pourquoi vous préférez ce système d’exploitation plutôt qu’un autre? Quel est le meilleur système d’exploitation? Comment choisir son système d’exploitation? Ces questions liées au monde de l’informatique sont souvent le support de trolls déjantés et de combats entre fan-boys. Pourtant, une discussion animée avec ma geekette sur l’intérêt d’un Linux sur un Windows (ou l’inverse pour citer son vilain point de vue :-) ) m’a donné envie d’écrire ces quelques lignes. C’est bien difficile de rester impartial lorsque l’on a fait son choix. Alors je vais tenter de décrire sommairement chaque système d’exploitation, ses failles, ses forces. L’enjeu est de cerner la philosophie des principaux systèmes d’exploitation grand-public actuels pour réellement réfléchir au meilleur choix à faire.

 

Microsoft Windows : tout est une question d’habitude

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Windows, tout le monde connait. Il y a encore peu lorsque je demandais à des utilisateurs débutants ce qu’ils avaient comme ordinateur, il me répondait “un Windows XP”. C’est assez significatif de ce qu’est Microsoft Windows : le système d’exploitation en position dominante. Microsoft a su s’imposer depuis 1985 grâce à Windows 1.0 son système d’exploitation. Depuis, Windows est omniprésent. Installé sur l’essentiel des machines neuves et composant la majorité des parcs en entreprise, Windows a déjà été utilisé par presque tout le monde. Cela se solde par une prise d’habitude informatique quasi-exclusivement sur Windows. L’ergonomie Windows est devenue la référence et tout le monde la maitrise plus ou moins.

La geekette me disait : “Je préfère Windows parce que c’est plus facile”. Bien sûr que non, Windows n’est pas plus facile mais tout le monde sait comment il marche.

Un autre avantage considérable de l’hégémonie de Microsoft Windows est que l’ensemble des applications existantes ont été créées pour Windows. Pour beaucoup d’entre elles, notamment pour nombre de jeux, elles n’existent d’ailleurs que sous Windows.

Toutefois, bien souvent on a à déplorer un manque de stabilité de Windows et un système qui vieillit mal (plus le système est vieux plus il est sensible aux pannes). Qui plus est de par sa position dominante, il est aussi la cible n°1 des virus et autres malwares.

Les Plus Les Moins
- extrêmement répandu
- nombreuses applications
- fourni sur de nombreuses machines
- instable sur le long terme
- virus et malware

Apple Mac OS : tout est dans l’interface

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Longtemps dans l’ombre du géant Microsoft, Apple devient de plus en plus LE challenger de Microsoft. Là ou Microsoft a su s’implanter par une maitrise sur le long terme du marché informatique, Apple a misé sur une toute autre stratégie. Apple dans un premier temps a veillé avec son système d’exploitation à apporter une nouvelle expérience utilisateur et une interface irréprochable. Le pari est à tel point gagné qu’Apple est de plus en plus copié sur ce point, par Windows 7 entres autres. Second avantage d’Apple Mac OS : Apple l’a développé pour fonctionner quasi-exclusivement sur ses ordinateurs. Cela se solde par une stabilité légendaire du système d’exploitation Mac. Mais si Mac OS commence à s’imposer c’est surtout grâce à sa très bonne réputation dans le monde du graphisme/communication/création pour lequel Apple excelle et grâce à l’effet de mode que connaissent iPod, iPhone et iPad qui placent Apple sur le devant de la scène.

Mais si la politique de Microsoft est parfois fermée et abusive, elle n’est rien à coté de celle d’Apple. Mac OS n’a pas le droit d’être vendu pré-installé sur une autre machine qu’un Mac (Psystar en sait quoi!), support Intel ou pas! De même, impossible de mettre les mains dans le cambouis et de profiter d’un lot d’avantages du système sans aller à l’encontre des contrats de licences Apple (et de perdre sa garantie). C’est aussi vrai pour Mac OS que iOS. Dernier point, non des moindre, Mac OS est cher mais politique Apple oblige…

Les Plus Les Moins
- interface très réussie
- stabilité reconnue
- politique ultra-stricte-fermée
- matraquage des prix

GNU/Linux : tout est dans le noyau

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Il est difficile de parler de Linux sans parler de l’open source. Le principe de l’open-source est de partager son code pour que tout le monde sache comment fonctionne son logiciel et puisse participer à son amélioration. Linux est open-source mais Linux n’est pas un système d’exploitation. Linux est en fait un noyau (ou kernel). Le noyau de son système d’exploitation est le cœur de celui-ci. On peut comparer Linux à un moteur qui serait mis à disposition des marques qui feraient ce qu’elle veulent comme voiture autour. Ces voitures, qui ont chacune leurs particularités correspondent aux distributions GNU/Linux. Au nombre de celles-ci on retrouve Mandriva, Red Hat, Debian, Arch-Linux ou encore Ubuntu, etc. Celles-ci peinent à percer encore dans le domaine du grand public pour diverses raisons. La première, qui pourtant est une force de Linux, est le nombre important de distributions qui peut rebuter les plus hésitants. La seconde est l’obligation de prendre de nouvelles habitudes (d’utilisations et de choix de logiciel) qui dérange les moins courageux (ou ceux qui ont moins de temps). Certains lui reprochent encore une mauvaise image illégitime : GNU/Linux n’est plus un système obscur et borné à la ligne de commande. Enfin, le lobbying imposé par les géants Microsoft et Apple ne manquent pas de limiter son insertion.

Toutefois,GNU/Linux a un beau lot d’avantages. D’abord, il est majoritairement gratuit. Pouvoir économiser plusieurs centaines d’euros en optant pour Gnu/Linux plutôt que Windows ou Mac OS n’est pas négligeable. Puis, bien que pas infaillibles, les systèmes Linux sont majoritairement stables et régulièrement mis à jours. Puis GNU/Linux encourage le partage, la collaboration, l’échange : de riches valeurs!

Les Plus Les Moins
- libre (valeurs véhiculées)
- majoritairement gratuit
- stable
- méconnu
- nécessite un apprentissage
- peu d’applications pro et de jeux

 

Personnellement, comme beaucoup, j’ai fait le choix de Linux et du monde libre pour les valeurs qu’il véhicule. Avec pragmatisme, puisque j’utilise aussi Windows pour certains logiciels, notamment en entreprise. Je fais le choix du libre comme d’autres font le choix de ne pas manger chez MacDo. C’est avant tout un choix éthique. Et pourtant, à terme, c’est un choix qui me permet de m’améliorer quotidiennement en informatique, qui me permet de mieux comprendre ma machine et les logiciels qui sont installés dessus. Donc au final, je me retrouve avec une réelle valeur ajoutée.

Oui, utiliser GNU/Linux est très souvent une contrainte, très souvent par ma faute. Oui, souvent ma geekette peste contre son OS libre. Et au final, je suis tout de même gagnant. Je vais être papa et je ne peux qu’encourager les valeurs du libre à ma future bébé-geekette. Je veux être cohérent et sais que je ne peux pas lui dire “tu ne dois pas voler” et lui apprendre comment craquer son Windows. A ce sujet encore, je vais faire une petite digression : un jour à table, différents collègues échangeaient des sites de warez. Lorsqu’ils nous ont demandé, à un collègue libriste barbu et à moi, des conseils à ce sujet, nous n’avons pas su quoi leur répondre. Tout simplement parce que depuis que nous utilisons Linux, nous n’avons plus besoin de craquer les logiciels que nous utilisons. Fermeture de la parenthèse.

Alors, si on réfléchit : entre un géant du logiciel qui profite de sa position dominante, un challenger aux dents longues qui applique une politique pire que son concurrent et une solution, bien sûre faillible, qui tente de renouer entre les valeurs humaines et l’informatique, qui avez vous envie de choisir? Le plus technique n’est pas toujours celui que l’on croit mais le choix éthique est sans équivoque toujours le meilleur. Alors quel choix voulez vous faire?

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Publié par Geek de France : 203