De l’art de diaboliser Ubuntu

Bonjour,

Aujourd’hui, j’aborde un sujet qui me tient particulierement coeur: Il s’agit de la défense d’une distribution pourtant très utilisé (mais pas par moi, vous verrez plus tard). Mais avant tout, petit point sur la situation présente: je rédige ce billet depuis l’application WordPress de l’iPhone (cf: un des billets précédents) qui semble fonctionner. Je ne l’explique pas mais profitons-en.

Donc pourquoi défendre Ubuntu, une (la ?) des distributions Linux les plus utilisées et contre qui ? J’ai remarqué que depuis quelque mois, cette distribution est de plus en plus décriée par ceux qui font figure d’autorité dans des forums spécialisés ou sur certains sites : j’ai même vu une allusion a ce phénomène sur PC Impact. Les questions que l’on peut se poser sont pourquoi et comment cette distribution est-elle passée du statut de plébiscite a celui de deconseille.

En premier lieu, nous pouvons rejeter l’hypothèse d’une perte de qualité de la distribution car elle n’a pas fondamentalement changée et les équipes chargées de son développement non plus. Le seul point qui aurait pu permettre d’affirmer une perte de fiabilité est l’adoption de KDE 4 mais celui à été egalement inclus dans d’autres distributions avec les mêmes effets : Fedora, OpenSuse etc. En fait, je pense que le problème de stabilité venait de KDE 4 et pas spécifiquement d’Ubuntu.
L’argument de la fiabilité est donc laissé de côte pour le moment.

Reste l’argument de la non-liberté d’Ubuntu. Je l’estime non-recevable pour plusieurs raisons. La première est que pendant la période ou tout le monde l’encensait, cet argument n’est jamais venu sur la table. La deuxième est qu’à part quelques illuminés (ou visionnaires, c’est selon), la première chose que fait l’utilisateur moyen après avoir installe sa distribution est d’installer les dépôts non-libres. D’ailleurs ceux qui prônent l’utilisation de Mandriva en tant que distribution libre conseillent en général la One qui est autant bourrée de codecs propriétaires qu’Ubuntu. Je serai interessé de savoir combien d’utilisateurs de Mandrina utilisent la Free plutôt que la One. Je pense qu’il n’y en a pas tant que ça.
Il convient de preciser qu’il existe une version libre d’Ubuntu, Gobuntu il me semble.

En fait, comme vous l’avez certainement déjà deviné, je considére Ubuntu, Mandriva, Suse and co. comme appartenant à la même famille de ces distributions qui sortent tous les 6 mois avec quelques differences techniques. Rien de plus. À vrai dire, je n’utilise pas ces distributions et je vais maintenant expliquer pourquoi. Cependant, j’ai été un utilisateur d’Ubuntu et j’ai comme je pense un peu comme tout le monde sous Linux d’ailleurs été rapidement tenté de tester une autre distribution afin de « voir » ce qu’elle avait dans le ventre et me faire une opinion dessus au delà des méchants trolls qui traînent sur Internet. Avant Ubuntu, il y a donc eu Mandrake (version 9.0) puis Ubuntu, Debian, Fedora, Mandriva, Fedora, FreeBSD (je n’ai pas réussi à faire grand chose dessus, faudrait que j’y retourne à un moment donné d’autant qu’on en dit pas mal de bien ici et là) pour finalement revenir sur Debian.

Alors pourquoi Debian dans la jungle de toutes ces distribution ? Je l’ai un peu ébauché dans le  paragraphe précédent mais Debian est une distribution parfaite pour quelqu’un qui travaille au jour le jour. La sortie d’une nouvelle version de ma distribution tous les 6 mois ne me satisfait pas. Les mises à jour entre version (upgrade et non de simples updates) sont très lourdes obligeant quasiment à réinstaller le système à chaque fois. Bien sûr le système de mise à jour via le gestionnaire de paquet existe mais dans les faits, il n’est pas efficace : Certains composants critiques ne se mettent pas facilement à jour et allons dire jusqu’à « ne devraient pas se mettre à jour », si bien qu’une mise à jour forcée provoque des problèmes. Personnellement, sans étaler cela par vanité personnelle, je sais qu’il me faut minimum quatre heures à partir du moment où je met le CD dans le lecteur et le moment où j’estime que ma distribution est utilisable, et je ne traite pas la configuration de matériel exotique (WiFi, carte son non-reconnue). Par ailleurs, ce niveau d’usabilité n’est bien entendu pas parfait et il faut à peu près deux semaines après l’installation pour que tous mes paquets utilisables tous les jours soient présents sur le système (qui n’a pas oublié alien ou libdvdcss ?). Quant au système parfait, il est comme son nom l’indique, parfait, donc jamais mon système n’atteindra ce niveau. Notez toutefois que le temps passé à configurer mon système Linux est bien moins important que le temps passé à configurer mon Mac, soit disant utilisable « Out-of-the Box », peut-être par habitude aussi.

Finissons cette longue digression sur l’installation de Linux et du temps que cela prend pour en arriver à ma conclusion : je n’ai pas le temps de passer quatre heures tous les six mois pour installer une distribution. Dés l’instant que cette idée était admise, il me fallait rayer de ma liste toutes les distributions sortant tous les 6 mois et parmi elles Ubuntu (qui me plaît bien en dehors de ce défaut majeur). Restait donc les distributions qui sont toujours en développement les rolling distributions mais malheureusement, je n’ai pas eu vraiment le temps d’approfondir celles-ci et comme je ne connais que Debian parmi elles, je l’ai installé en me faisant la promesse de tester les autres quand j’aurais le temps.

Un autre facteur qui selon moi fait que certains décident de diaboliser Ubuntu est selon moi la recherche de la différence, le « jeneveuxpasfairecommetoutlemonde ». C’est ainsi que rare sont les Linuxiens ou les Macintoshiens qui ne crachent pas sur les deux autres système majeurs. Les Windowsiens, eux, pour la plupart ignorent les systèmes alternatives, ou connaissent Mac par une connaissance qui leur a dit que « rien ne fonctionne dessus, ce n’est pas compatible ». Les utilisateurs sont à cet égard tantôt attendrissant, tantôt cruels avec le manchot et partagent avec celui-ci une haine sans commune mesure avec la firme de Redmond et son philanthropique ex-dirigeant. Je pense que je viens de montrer que le Linuxiens de base était fier d’appartenir à cette infime minorité de « ceux qui savent » mais encore faut-il se démarquer du Linuxiens arrivé par hasard sur Ubuntu suite à l’excellent tutorial du Site du Zéro. En effet, d’après une statistique d’un membre du Planet-Libre, 50% d’utilisateurs de bureau sous Linux sont sur Ubuntu. Je ne sais pas d’où viens cette statistique mais j’imagine qu’on est pas trop loin de la vérité tant les Ubunteros (le nom des utilisateurs) est important. Donc il faut se démarquer et pour cela, on propose maintenant Mandriva qui semble être la nouvelle distribution à la mode (il suffit de lire certains commentaire sur l’article de PC Impact sur la nouvelle version d’Ubuntu sortie il y a quelques jours). Personnellement, Mandriva et moi, ça a toujours fait deux : Pour exemple, je dirai que le dernier LiveCD de la version 2009 n’a jamais voulu démarrer chez moi. Paradoxalement, ces utilisateurs expérimentés lorsqu’on leur demande quelle distribution il vaut mieux conseiller aux débutants proposent tout simplement …. Ubuntu.

Cette distribution est loin d’être parfaite, je serai le premier à le dire mais si j’écris ce (long) billet, c’est simplement pour réfuter certains arguments spécieux qui lui sont opposés. Après tout, j’ai débuté là dessus et mes parents l’utilisent tous les jours sans aucun problème et pourtant ce ne sont pas des flèches en informatique, loin de là. Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Sur ce,

Florent


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