Licence propriétaire, open source ou libre, quels avantages et inconvénients pour lancer un nouveau logiciel ?

Avant de commencer un petit préambule pour cadrer l’objet de ce billet. Il se situe dans le contexte d’une personne ou d’une société souhaitant lancer un nouveau logiciel. Je ne rentrerais pas non plus ici dans la réflexion du « meilleur » des modèles. Les logiciels libre et open source n’ont pas vocation à remplacer les logiciels propriétaires qui continueront d’exister. Un rééquilibrage entre les deux modèles s’opère actuellement et voit par conséquent l’open source et le libre prendre des parts de marché. Ce rééquilibrage conduira, il faut le souhaiter à une adoptions plus large des formats et protocoles ouverts.

Logiciels propriétaires

Le choix d’une licence propriétaire procure les avantages suivants :

  • Un utilisateur est égal à une rentrée financière au travers de la cession de la licence et si le client fait le choix d’y souscrire de la maintenance. Le coût de la maintenance représente souvent de l’ordre de 10 à 20 pourcents du montant de la licence. Cela permet d’envisager dès le premier client de générer du chiffre d’affaires.
  • La fermeture du code garantie qu’un concurrent ne pourra pas facilement reproduire le programme.

Les inconvénients :

  • Il faut inclure dans le code de son application des mécanismes de protection pour empêcher l’utilisation du logiciel hors du cadre fixé par les droits de licences concédés
  • Par conséquence, ces protections doivent être adaptées au mode de commercialisation du logiciel pour ne pas se retrouver avec un système de protection inadapté par rapport au découpage commerciale. Pour prendre une image : avoir un système de protection qui verrouille les fonctions du logiciel verticalement et se mettre à le vendre horizontalement.
  • Il faut prévoir une version d’évaluation, car les utilisateurs veulent toujours « toucher du doigt » et donc risquer l’utilisation abusive du logiciel.

Logiciels libres et open source

Il faut bien évidemment ne pas confondre les deux bien que le recouvrement soit important et que la grande majorité des licences open source soient également reconnue comme libre par la FSF. J’utiliserais donc le terme open source car englobant du point de vue de la licence le logiciel libre.

Avantages :

  • L’application est disponible en téléchargement ce qui facilite le test par les utilisateurs et représente potentiellement un accélérateur pour son adoption.
  • La diffusion libre du logiciel permet de profiter d’une forme de publicité gratuite.

Inconvénients :

  • Les revenus sont générés à partir du support qui peut-être proposé de façon payante. Mais il faut pour cela que le logiciel s’adresse en priorité aux entreprises, le particuliersn’étant pas aujourd’hui de gros consommateurs de ce type de service. Les revenus dégagés sont bien inférieurs à ceux générés par un logiciel propriétaire.
  • Un concurrent peut créer une version dérivée de mon logiciel et bénéficier des innovations que j’ai inventées. La mise à disponibilité du code source
  • Il faut imaginer des sources de revenus complémentaires au support vendu.

En faisant ce tableau rapide, on se rend bien compte que chaque argument peut être retourné. Ceci montre donc bien l’importance du contexte dans le choix qui sera fait. Combien de temps puis-je vivre sans générer de revenus ? Quel est mon niveau de maturité par rapport à l’approche commerciale ? Mon logiciel doit-il percer sur un marché dont les acteurs sont nombreux et les offres matures ? Etc…

Autant de questions qu’il faut mettre sur le papier avant de se décider à moins que vos convictions idéologiques en faveur de l’un ou de l’autre des modèles ne vous aient déjà convaincues.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 06/06/2010. | Lien direct vers cet article

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