Communauté open source et protection de leurs intérêts
Le rachat de Sun par Oracle nous a montré les limites que pouvait avoir le modèle open source porté par une société commerciale. Le rachat de celle-ci peut induire pour la communauté qui entourait ce produit des conséquences plus ou moins dommageables selon les actions entreprises par le nouvel acquéreur.
Certes on peut toujours considérer que la communauté peut se retrousser les manches et se lancer dans le développement d’un fork et poursuivre sa vie de son côté. C’est effectivement un des avantages de l’open source et il n’est pas négligeable.
Mais parfois cette reprise peut ne pas être possible tant les moyens qui avaient été mis en oeuvre par la société commerciale étaient importants. Ubuntu pourrait-elle survivre à la disparition de Canonical ? Une question que n’a pas éludée Mark Shuttleworth. Il a prévu cette éventualité en créant une fondation Ubuntu dotée d’un fond initial de 10 millions de dollars destinés à permettre à la communauté de prendre la relève en cas de défaillance de Canonical.
Pour bien des sociétés commerciales, un projet open source est une pièce d’un gigantesque puzzle que l’on assemble pour construire une solution innovante. Google, Facebook, Twitter sont emblématiques de cette pratique. Mais ce sont des acteurs économiques, motivés par des priorités de rentabilité qui peuvent à tout moment diverger des intérêts de la communauté.
Il semble donc important que les acteurs d’une communauté soient conscients de la nécessité de la protection de leurs intérêts. Cela passe sûrement par une organisation bien séparée et indépendante de la société commerciale. Il faut être préparé au pire, être prêt à se retrouver « seul » face au code source.
Un conseil plus facile à donner qu’à réaliser également.
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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 04/05/2010. | Lien direct vers cet article
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