Linux système écologique ?

Difficile d'évaluer le caractère écologique d'un système d'exploitation mais certains critères comme la consommation électrique ou la durée de vie du matériel permettent de s'en faire une idée.

Consommation électrique

Le test de Phoronix d'octobre 2007 comparant la consommation électrique des systèmes Microsoft (Windows XP, Vista) à celle des systèmes GNU/Linux grands publics (Fedora, Ubuntu) nous montrait un léger retard de ces derniers. Des efforts sur le noyau Linux ont déjà permis d'améliorer le rendement électrique. De plus la possibilité de modifier la configuration du kernel (tickless, alpm patch) peut conduire à une diminution sensible de la consommation.

De nombreuses astuces permettent aussi de réduire la consommation éléctrique : hibernation, extinction automatique de l'écran, options du navigateur, contrôle de la fréquence du CPU ... Mais celles-ci sont tout aussi fonctionnelles avec les autres systèmes d'exploitation.

Consommables

Les outils fournits par exemple avec Gnome et KDE permettent d'effectuer des impressions économes en encre et en papier aussi simplement que sur les systèmes propriétaires.

Allongement de la durée de vie du matériel

Le vrai plus écologique de Linux est la possibilité de faire fonctionner un système complet et sécurisé sur d'anciennes machines moins puissantes. Les distributions Linux légères nous fournissent un environnement performant avec de petites configurations matérielles. Cela n'est rendu possible que grâce aux nombreux logiciels libres développés à cet effet : gestionnaires de fenêtres (Fluxbox, IceWM ...) navigateurs (Kazehakase, Arora ...), bureautique (Abiword, Gnumeric ...), clients mails (ClawsMail) ....

A contrario, la logique économique des logiciels propriétaires est basée sur le renouvellement rapide du matériel. La sortie de Vista aurait rendue obsolète 50% des ordinateurs professionnels américains. Il est bien entendu possible d'installer Windows XP sur d'anciens PC mais pour combien de temps et, à supposer que XP ait été un système sûr, il ne le sera plus lorsque Microsoft aura cessé de le supporter. On comprend aisément l'intérêt d'une entreprise vendant principalement ces systèmes d'exploitation sous licences OEM avec des ordinateurs neufs.

Internet est parfois présenté comme un outil écologique formidable avec la dématérialisation des biens culturels (musiques, films livres ...) ou la réduction des déplacements polluants (télétravail, commerces en ligne ...) mais c'est oublier l'infrastructure matérielle indispensable à son fonctionnement, coté serveurs et surtout coté clients. IDC annonce qu’en 2012, il se vendra plus de 400 millions d’ordinateurs par an. Ce renouvellement continuel des ordinateurs personnels a un impact écologique immense. Je ne suis pas un adepte forcené de la décroissance mais il faut bien se rendre compte que la fuite en avant technologique a ses limites.

Avant tout achat, ll est indispensable de se poser les bonnes questions : quelle est notre utilisation de l'ordinateur (Internet, messagerie, traitement de texte ...), quelle doit-être la configuration minimale pour cette utilisation dans de bonnes conditions ?

Nicolas Hulot, dans son dernier édito se demande :

Peut-on nous libérer de l’obsession du toujours plus, passer du maximum à l’optimum ? ... Rompre avec le principe technologique et le principe économique qui veut que tout ce que nous pouvons faire nous le faisons, tout ce que nous voulons nous pouvons l’avoir.

Des projets comme Xubuntu ou Fluxbuntu, alliant légèreté, sécurité et richesse des dépots Ubuntu, me paraissent entrer parfaitement dans cette logique de l'optimum. Alors oui, je pense que Linux peut-être un système écologique mais que cela ne dépend finalement que de nous.


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