Naissance de Kolab Systems AG, un nouveau départ pour le logiciel de groupware Kolab

Après glenux, c’est Hugo Roy qui attire mon attention sur une information intéressante. Je vous avais déjà parlé à plusieurs reprises de Kolab Groupware, un logiciel libre  se présentant comme une alternative au logiciel Exchange de Microsoft.

Ce logiciel repose sur des briques comme : openldap, postfix, Cyrus IMAP et Apache. Le projet a été lancé à l’initiative du gouvernement allemand en 2002.

Implémentant des protocoles standard comme POP3 et IMAP4, il peut être utilisé avec toute une panoplie de client de messagerie classique. Cependant pour bénéficier de toutes ses fonctions (agenda, notes, contacts, etc…), des extensions (Thunderbird) ou des plugins (Outlook) ont été développés ou sont encore en cours de développement. Il est à noter que Horde inclut des fonctionnalités spécifiques pour son utilisation avec Kolab tout comme Kontact le logiciel de groupware de la suite KDE (noter la filiation en K qui n’est pas fortuite). Attention les plugins pour Outlook sont payants pour la plupart.

Kontact est clairement présenté comme le client de messagerie « naturel » de Kolab. Kontact est disponible sur les systèmes d’exploitation GNU/Linux bien sûr, mais aussi sous Windows dans une version Béta et MacOSX en version Alpha. J’ai souvent pensé que Kontact était parmi les meilleures solutions pour concurrencer Outlook sous Windows. Malheureusement, la portabilité encore récente de ce dernier sous Windows (OS majoritaire en entreprise) rend son implantation délicate. On lui préférera le couple Thunderbird/Lightning pour l’instant sur l’OS de Redmond.

Kolab Systems AG vient d’être créé pour redynamiser le projet Kolab et proposer des services aux entreprises. Il est vrai que ce projet pouvait paraître  quelque peu moribond face à des solutions de groupware open source américaines comme Zimbra qui vient de passer dans les mains de Vmware (éditeur des logiciels de virtualisation propriétaires du même nom) ou encore Zarafa.

A la tête de cette société ont été placés :

  • Georg C. F. Greve en tant que CEO (Chief executive officer ou Président-Directeur-Général) qui est aussi membre de la Free Software Foundation Europe (Hugo est stagiaire là-bas ;-) )
  • Paul J. Adams en tant que COO (Chief Operating Officer, Directeur opérationnel) qui aurait des liens avec le projet KDE

La société est basée en Suisse à Zurich. Elle proposera des services autour de Kolab :

  • Du support (72h ou 36h de garantie de réponse selon le niveau choisi)
  • Des services de formation et de certification

Pas d’offre de services en mode hébergé. Le triptyque : formation, service, location représentent désormais le modèle classique que tout éditeur de logiciel libre doit développer pour financer son activité.

Un doute tout de même sur ce point, on sait que Richard Stallman est fortement opposé au cloud computing et aux services web. En effet rien ne garantit que le programme exécuté (même s’il est placé sous une licence libre telle que l’AGPL) est bien celui dont les sources sont mises à disposition. Le fait d’avoir un membre de la FSF à la tête de KolabSystems rend-elle cette option non envisageable ?

En ce qui me concerne, je pense qu‘il serait dommage pour KolabSystems de se passer de cette source de revenus. Ce type d’offre est à destination d’utilisateurs professionnels et les données de ces services sont accessibles par des protocoles ouverts et sauvegardables dans des formats tout aussi ouverts.

Même si la messagerie est une composante critique de notre quotidien dont la défaillance peut bouleverser bien des flux de production, la confier à un prestataire externe peut représenter pour une majorité de sociétés un progrès en matière de disponibilité par rapport à un hébergement internalisé qui n’a aujourd’hui que peu de valeurs ajoutées.

Ce qui est certain à la lecture du site de KolabSystems, c’est que l’on y parle de logiciels libres (free software) et que l’on y pratique pas le modèle de la double licence contrairement à Zimbra ou Zarafa. Un positionnement très conforme à l’esprit du logiciel libre que l’on retrouve dans des projets français comme OBM de Linagora ou SOGo le canadien.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 01/03/2010. | Lien direct vers cet article

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