Matt Asay débarque chez Canonical

Voilà une information qui n’a pas manqué d’attirer mon attention : Matt Asay quitte Alfresco pour prendre la fonction de COO chez Canonical. Mais qui est donc ce Matt Asay vous demandez-vous peut-être ?

Il s’agit d’un chroniqueur anglo-saxon assez connu grâce à son site The Open Road. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que ce dernier parle essentiellement de l’open source dans ces articles.

Matt Asay a un passé professionnel bien ancré dans l’open source. Il a débuté sa carrière en 1990 en tant que directeur général de Lineo une société éditrice d’un OS embarqué basé sur Linux. Il quittera ensuite cette société pour intégrer Novell qu’il aidera à réaliser sa conversion vers l’open source. Plus récemment, il rentre chez l’éditeur open source d’un logiciel de gestion de contenu destiné aux entreprises : Alfresco.

Il intègre donc Ubuntu en tant que COO (chief operating officer), un poste laissé vacant lors de la décision de Mark Shuttleworth de quitter le poste de CEO (Chief executive officer) de Canonical. Poste qu’il céda à Jane Silber alors COO. Suite à ce jeu de chaise musicale, il restait donc une place vacante chez Canonical. La voici donc comblée.

Matt Asay sera en charge de la gestion opérationnelle de Canonical. Il devra donc faire coïncider les objectifs stratégiques de la société avec les activités sur le terrain, améliorer le fonctionnement de Canonical au quotidien et gérer le marketing de Canonical ainsi que les fonctions de support.

Que dire du personnage  ?

Ces prises de position, opinions sur son site montre qu’il s’agit clairement d’un passionné de l’open source et un analyste pointu du business de l’open source. J’utilise ici le terme open source car Matt Asay n’est pas et c’est le moins que l’on puisse dire, un grand fan de Richard Stallman et de l’action de la Free Software Foundation.

Une opposition marquée par des articles aux titres évocateurs comme : « Free software is dead. Long live open source » (le logiciel libre est mort. Longue vie à l’open source) ou encore « FSF promotes freedom with a closed Web site » (la FSF fait la promotion de la liberté avec un site web fermé). Article que j’avais trouvé passablement mauvais car purement polémique et relevant aussi d’une certaine ignorance (volontaire ?) des positions de Stallman notamment par rapport aux écrits d’opinions pour lesquels une licence n’autorisant pas la modification, mais la copie et la diffusion est acceptable.

Tout cela pour dire que l’arrivée de Matt Asay chez Canonical sera interprété par les adeptes du logiciel libre pur et dur comme une preuve de plus de l’orientation de moins en moins libre prise par la distribution.

Pour  les pragmatiques, on rapprochera la stratégie de Canonical en direction du cloud computing avec les positions de Matt Asay sur le sujet : « Cloud computing: A natural conclusion of open source? » (Informatique dans les nuages : une conclusion naturelle pour l’open source ? ».

Pour conclure, je dirais que son arrivée cadre avec les récentes annonces de Canonical et ne marquera pas une rupture dans l’évolution actuelle de la distribution GNU/Linux phare Ubuntu.

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La liste des entrées complémentaires est établie par le module d’extension YARPP.

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Publié par Philippe Scoffoni : 544