Sharetronix, un nouveau venu dans le panorama des solutions de micro-blogging open source
Sortie le 15 décembre dernier dans sa version 1.0, Sharetronix est une solution complète de micro-blogging distribuée sous une licence GNU Affero General Public License. Il s’appuie sur la pile classique PHP/MySQL.
Il s’agit d’un logiciel édité par la société Blogtronix spécialisée dans la mise en place de solutions collaboratives de type 2.0 pour les entreprises. Bien que récemment mis à disposition sous licence open source, Sharetronix revendique déjà près de 1500 « communautés » dans 74 pays et 12 langages. Blogtronix a choisi d’adopter le modèle dit du « Freemium ». Sharetronix est la version librement utilisable du logiciel, la version premium (ou payante) est le logiciel blogtronixMicro.
Côté fonctionnalité le logiciel Sharetronix se rapproche plus du service web Friendfeed en terme de fonctionnalités. Il est possible par exemple de commenter un micro-billet. Ces derniers deviennent en fait les points de départ de conversations autour d’un sujet. Une approche quelque peu différente de Twitter où les conversations ne peuvent se faire qu’au travers des messages. Une pratique qui rend de fait les échanges assez pénibles et engendrant pas mal de micro-message générant une forme de bruit. Ce qui a mon sens détourne la fonctionnalité de micro-blogging (je publie des micro-billets) en messagerie instantanée.
Le fait de découpler la capacité de discuter dans des commentaires associés aux micro-messages offre à mon sens une meilleure adaptation de ce type d’outils aux besoins d’échanges sur un sujet précis. D’une certaine manière cela nous ramène plus vers le concept d’un Google Wave sans toutefois l’atteindre ou prétendre lui ressembler. Le micro-message devenant le sujet de la « vague ».
On retrouver aussi la notion de groupe présente dans StatusNet utilisé par le service web identi.ca. A noter aussi la terminologie employée pour désigner les personnes qui vous suivent ou que l’on suit : « Colleagues » (en anglais). Un choix de vocabulaire qui positionne bien ce logiciel sur le créneau des entreprises. Ce qui n’empêche pas bien sûr de l’utiliser dans d’autres types d’organisation. Le produit étant disponible dans plusieurs langues, l’ensemble des termes doit pouvoir être personnalisé.
On retrouve l’usage des tags (ces mots précédés d’un #) qui sont ensuite présentés aux utilisateurs pour permettre de regrouper tous les micro-billets au travers de recherches et de retrouver des discussions portant sur des sujets similaires.
Parmi les plus de ce logiciel la possibilité d’attacher un lien, une image, une vidéo ou encore tout simplement un document quelconque. Pas besoin ici de faire usage d’un logiciel de raccourcissement d’url pour les liens. Ils sont stockés tel quel. Les fichiers joints sont également téléchargés sur le serveur sauf pour les vidéos dont on donne le code « embeded ». Par contre, il me semble que l’on ne peut en mettre qu’un seul média de chaque type par micro-billet. On dispose également de 160 caractères par défaut soit quelques-uns de plus que sur Twitter ou StatusNet. Voici une capture d’écran réalisée sur le site de démonstration du logiciel. J’ai incorporé à mon message les différents type de média.
L’installation d’une instance du logiciel n’a pas posée non plus de problèmes particuliers. Le logiciel supporte les outils comme Memcached, APC Alterntive PHP Cache ou MySQL Memory Table (déconseillé selon le script d’installation) pour gérer un cache et accélérer le fonctionnement du logiciel. Si vous ne disposé d’aucune de ses extensions, il est possible d’utiliser le disque du serveur comme cache. Un petit souci néanmoins, il m’a fallu créer un fichier .htaccess vide à la racine du site durant l’installation, le programme signalant lui un problème de droits.
L’interface d’administration permet d’accéder à des statistiques sur l’usage du logiciel par les utilisateurs, et à divers paramètres dont :
- le paramétrage de la langue (seul l’anglais était disponible dans l’archive que j’ai téléchargé),
- la longueur des messages (jusqu’à 200 caractères),
- la disponibilité de l’interface dédié aux terminaux mobiles.
J’ai aimé :
- L’ergonomie très fluide,
- La possibilité de lier des « liens », images, vidéo ou document,
- La possibilité de commenter les micro-billets.
Je regrette :
- Pas de trace du support d’un fonctionnement en mode décentralisé ou du protocole openmicroblogging,
- Pas de possibilité de joindre des documents aux commentaires.
En synthèse, je dirais que Sharetronix m’a plutôt séduit par sa finition très propre et son interface très fluide. Il représente une réelle alternative à StatusNet que je lui préfère malgré tout pour son support d’un fonctionnement décentralisé.
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La liste des entrées complémentaires est établie par le module d’extension YARPP.
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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 11/01/2010. | Lien direct vers cet article
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