Zimbra ou les risques de l’éditeur commercial open source
C’est une rumeur, rien de confirmé pour l’instant ! Cependant, il est intéressant de constater la récurrence des annonces de rachat d’éditeur open source par des éditeurs de logiciels propriétaires. Après ORACLE qui rachète Sun (et MySQL), voici un nouvel exemple. Vmware n’en est pas à son coup d’essai il a déjà racheté en août dernier SpringSource, un éditeur open source qui lui permet de disposer d’une offre de type PaaS (Plateform as a Service) pour héberger des applications.
Avec l’acquisition de Zimbra, Vmware serait en mesure d’offrir un package complet pour déployer des solutions d’hébergement de messageries sur la base d’une infrastructure virtualisée. Un offre qui pourrait intéresser pas mal de monde. La messagerie reste une des applications phares du SaaS (Software as a Service). Microsoft cumule plus de 150 millions d’utilisateurs de sa messagerie en mode hébergé là ou Zimbra en revendique « seulement » 50.
Ces rachats d’éditeurs open source n’ont pas infléchi la politique de licence de Vmware vis-à-vis de ces logiciels de virtualisation qui restent essentiellement propriétaires malgré la mise à disposition de certains composants sous licence libre.
En fait ce qui peut nous interpeller dans ces rachats qui heureusement connaissent aussi des cas inverses c’est le risque à chaque fois de voir un produit open source disparaître. L’inconvénient et la force à la fois des éditeurs commerciaux open source est de souvent porter en totalité l’effort de développement du produit, d’être doté d’un capital social ouvert à des investisseurs externes qui peuvent jouer le rôle d’accélérateur. En fait ils sont susceptibles de cumuler les avantages dont dispose les éditeurs de logiciel propriétaire en matière de financement et de ceux que peut procurer une communauté active. Cependant, ils sont parfois tentés de se refermer sur eux-mêmes et de bloquer l’apport de code issu d’une communauté externe de développeur. A tel point que l’on peut considérer que certaines sociétés font du « fauxpen source« .
En cas de rachat l’équipe de développement passe sous la responsabilité d’un autre donneur d’ordre. Selon l’objectif du rachat : éliminer un concurrent dangereux ou intégrer cette solution à son offre existante, l’avenir du logiciel open source racheté peut changer du tout au tout. On le voit bien dans l’affaire ORACLE où le doute demeure sur les intentions réelles d’ORACLE.
Dans le cas de Vmware, le doute n’est guère permis, car Zimbra ne vient pas en concurrence avec une offre existante de Vmware. Le doute existe cependant quand à l’évolution du code disponible dans l’édition Community de Zimbra. Car à l’instar de Mysql, Zimbra pratique aussi la stratégie de la double licence avec des versions payantes du logiciel dotés de fonctions supplémentaires souvent indispensables à une utilisation en entreprise.
Il y a donc un piège potentiel pour les éditeurs commerciaux open source, celui de tomber sous les fourches caudines d’un éditeur propriétaire peu scrupuleux. L’open source est devenu un business model largement employé pour le développement et la commercialisation de logiciels. Un modèle qui bien manié possède des avantages dans notre environnement économique actuel. L’évolution de l’affaire MySQL nous en apprendra davantage sur ce modèle et sa pérennité.
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