Odoo, une offre SaaS basée sur OpenERP

OdooLorsque l’on s’apprête à se lancer dans l’utilisation d’un service Web, autant savoir où l’on met les pieds et prendre quelques précautions au préalable. Cela fait déjà quelque temps que je vous parle de cloud computing et que je réfléchis à la façon dont on pourrait définir les services libres. Pour l’instant j’ai trouvé quelques tentatives de définitions que j’ai synthétisées dans ce diaporama.

Pour ne pas tomber dans une théorisation excessive, je vais donc vous proposer la présentation de services web, en général des offres de type SaaS (Software as a Service) et tenter de les décortiquer pour voir si elles présentent les caractéristiques attendues d’un service libre.

Il s’agit ici d’une offre basée sur le logiciel libre sous licence GPL v3 OpenERP édité par la société Tiny SPRL basée en Belgique. La couverture fonctionnelle de cet ERP (Enterprise Ressource Planning) ou Progiciel de Gestion Intégré est relativement importante comme il se doit pour ce genre d’application.

Odoo se présente donc comme « l’offre officielle d’Open ERP à la demande, proposée par l’éditeur du logiciel ». Voici ce à quoi donne accès l’ouverture d’un compte :

  • Une instance d’OpenERP avec un accès en mode et GTK,
  • Deux serveurs de sauvegardes,
  • Un accès à un centre de contrôle,  aux sauvegardes et à un système de surveillance.

Est également inclus dans l’offre

  • La correction des anomalies rencontrées sous 3 jours,
  • La migration vers chaque nouvelle version,
  • Les alertes de sécurités,
  • Un hébergement dans une data-center en Europe ou aux USA,
  • Une maintenance et une surveillance 24/24 des serveurs.
  • Un accès pour contrôler et gérer votre infrastructure « sur le nuage ».
Coté tarification, c’est à l’usage. C’est même gratuit tant que vous n’utilisez pas le logiciel plus de 60 heures par mois et que vos données ne dépassent pas 1Go. Une offre qui pourrait intéresser quelque TPE voir PME. Au-delà des 60 heures, c’est 0.60$ de l’heure. La façon de calculer la durée d’utilisation est assez bien détaillée.

Essayons maintenant d’analyser ce service sous l’angle de Karl Dubost :

  • Fournir une procédure d’export : vous avez accès aux sauvegardes de votre base de données que vous pouvez télécharger par FTP.
  • Encourager les utilisateurs à exporter leurs données : si on lit les conditions générales avec attention, on tombe sur cette section : Section 4.02 c Backups : Odoo undertakes all reasonable precautions to ensure the material protection of data . However, Odoo will not be liable for any loss of Client data. En français, Odoo n’est pas responsable en cas de perte des données de ces clients. Une « façon » de vous encourager à les sauvegarder :-) .
  • Un format d’export ouvert et documenté : une sauvegarde d’une base de données est en général sous la forme d’un fichier de commandes SQL destinées à une base de données cible (Mysql, PostgreSQL). On peut donc tout à fait considérer ce format comme recevable. La version d’OpenERP utilisée pour le service étant la même que celle que l’on peut télécharger, il est donc possible de relire ces données du moment que l’on installe une instance d’OpenERP sur un serveur.
  • Export des données « enrichies » au travers du service : on exporte toutes les données de l’application, donc rien ne doit manquer.
  • Description publique de la politique de sauvegarde : il y a une petit schéma de l’architecture de technique. Rien ne prouve que ce soit la vrai, mais au vu du schéma et de son classicisme cela semble parfaitement crédible.
  • Demander à l’utilisateur avant de supprimer des données qui furent rendues publiques : compte tenu du type de l’offre cette exigence est inadaptée.
  • Fournir un moyen de contrôler l’accès aux données : vous gérez l’accès à votre instance de l’application.
  • Rendre claire la licence sous laquelle les données sont publiées : ici encore les données restent privées et Odoo ne réclame aucun droit dessus.

Deuxième critère d’évaluation le TIO (Total Information Outsourcing) de la FFI :

TIO Ouvert :

  • Liberté des données :  Le fait de pouvoir accéder à des sauvegardes exploitables des données du service web permet de faire rentrer Odoo dans cette catégorie.

TIO Libre  :

  • Liberté des données : oui
  • Liberté des logiciels : OpenERP est sous licence GPL v3
  • Aucun verrous légal ne doit empêcher un concurrent de copier et tenter de fournir le même service : Il existe d’autres sociétés proposant une offre équivalente à celle d’Odoo comme CampToCamp ou Open Net Sàrl.

Odoo passe le test avec succès de ces deux évaluations. Il resterait le test du TIO Loyality, mais celui-ci est plus délicat, car plus juridique et n’étant pas un spécialiste de ces questions je vais donc m’abstenir.

Nous avons donc ici un bon exemple de ce que les services libres de cloud computing peuvent être. La seule chose qui peut enfermer l’utilisateur est le choix d’OpenERP. Il est en effet souvent difficile et coûteux de change d’ERP car ils sont souvent au coeur des processus métier d’une entreprise.

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La liste des entrées complémentaires est établie par le module d’extension YARPP.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 20/10/2009. | Lien direct vers cet article | © Philippe Scoffoni - 2009

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