Un appareil photo numérique sous Linux : le Frankencamera

[EDIT 13/09/2009] : Merci de prendre connaissance aussi de l’article concernant le projet Elphel de caméra aux spécifications ouvertes sur lequel le Frankencamera est basée en partie.

J’utilise depuis bientôt 4 ans un CANON Powershot S2 IS. Un appareil qui s’il n’est plus au top technologique continue de parfaitement répondre à mes besoins et surtout à mes capacités de photographe amateur.

Depuis un an il souffre d’un problème chronique : une forme de rhumatisme oculaire. A l’allumage, le diaphragme de l’objectif ne s’ouvre pas toujours. Il reste en quelque sorte coincé. Le contournement de ce défaut de vieillesse que j’ai trouvé sur un forum consiste à prendre une photo en réglant un temps de pose de l’ordre de 15 secondes. je déclenche la photo, je compte jusqu’à cinq… et j’enlève les piles ! Bien entendu, plus de photo sur le vif avec ce genre de manipulation.

En général au bout d’un ou deux manipulations de ce type, le diaphragme daigne s’ouvrir ce qui me permet de prendre à nouveau des photos. Ce n’est pas systématique, mais fréquent surtout après une longue période d’inutilisation.je me doute qu’un jour cela ne suffira plus et qu’il me faudra me résoudre à acheter un nouvel APN.

Il m’est souvent arrivé de me dire que tant qu’à changer j’aimerais le faire pour un appareil utilisant des technologies ouvertes :

Et bien il existe !

Enfin presque, les spécialistes de l’imagerie numérique de l’Université de Stanford viennent de concevoir ce qui est probablement le premier appareil photo open source.

De quoi s’agit-il ?

frankencamera-2.0-2-sshbalfrankencamera-2.0-3-sshbal Le Frankencamera, dont le nom fait référence au vilain Frankenstein, repose sur une base matérielle issue d’un Nokia N95, un objectif de chez Canon et une bonne dose d’ingéniosité pour assembler le tout. Effectivement, le résultat est au dire même de ces créateurs « moche » mais fonctionnel.

Ce n’est donc pas du côté du matériel qu’il nous faut rechercher « d’ouverture », mais dans le logiciel. En effet, le Frankencamera est propulsé par un noyau Linux et l’ensemble du code utilisé pour exploiter l’appareil sera d’ici un an rendu public. Le but recherché est d’obtenir un système d’exploitation complet pour lequel il serait possible de télécharger des applications pour ajouter de nouvelles fonctions à son APN.

Pour Marc Levoy qui dirige ce projet, il s’agit de fournir à court terme une plate-forme de développement à bas coût disponible d’abord pour les organismes de recherche en traitement numérique de l’image. Son ambition est d’ouvrir la possibilité de développer des algorithmes capables d’indiquer à l’appareil photo quoi faire dans la microseconde qui suit en fonction des multiples informations disponibles sur la scène en cours de photographie.

Parmi les travaux en cours :

  • la capacité d’élargir la prise en charge des différentes exposition d’une scène pour fournir une image disposant d’une exposition optimisée pour les différentes zones.
  • l’utilisation de photo haute résolution faite durant la capture d’une vidéo. Cette image et les informations qu’elle contient sont ensuite utilisées pour améliorer le rendu du film vidéo
  • une connectivité réseau afin de rendre l’ANP communiquant. On comprend alors mieux le choix d’un téléphone mobile comme base de développement.

Ce projet a reçu le support de nombreux sponsor comme Nokia, Adobe Systems, Kodak, et Hewlett-Packard.

Il va falloir patienter encore un peu avant de voir un appareil de ce type commercialisé au grand public. Mais ne sait-on jamais peut-être cela donnera-t-il des idées à d’autres acteurs du marché du numérique. Alors un GoogleAPN pour l’été prochain ?

D’ici là, j’espère que mon vieux S2 continuera de fonctionner sans faire trop de caprice.

Source image : © Stanford University

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La liste des entrées complémentaires est établie par le module d’extension YARPP.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 04/09/2009. | Lien direct vers cet article | © Philippe Scoffoni - 2009

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