Morale, respect et liberté d’expression
Je suis administrateur et modérateur sur le Jdh. Je m’exprime en mon nom propre sur mon blog personnel, pas au nom de l’équipe du Jdh. Je ne cautionne en aucun cas le racisme ou le sexisme.
Comme tout projet communautaire, le Journal du hacker est traversé par les sujets chauds de notre époque : Liberté d’expression, féminisme, sexisme, racisme…
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Nous avons tous des opinions différentes, le net et les réseaux sociaux invitant à participer et donner son point de vue. La ligne rouge sur le Jdh est simple : Pas d’attaques personnelles.
Respect et liberté d’expression
La base d’un échange ou une conversation saine est le respect : On ne demande pas d’aimer le raciste/sexiste – prétendu ou manifeste – qui parle en face de soi, juste d’avoir suffisamment de respect envers un autre humain pour qu’il puisse s’exprimer.
L’argument régulièrement opposé : « Il est raciste/sexiste, il ne faut pas le laisser s’exprimer ». Bien que je comprenne la logique (ne laissons pas la parole des racistes/sexistes se répandre), je ne l’accepte pas :
- La personne ciblée n’a aucun moyen de se défendre, ne peut pas s’expliquer, énoncer ses idées ou les détailler/corriger, fin du dialogue sans qu’il est débuté
- Elle est généralement attaquée par tout un groupe, mise au ban, poussée à partir
- Souvent condamnée sur des idées prétendument tenues ou « évidentes ». En tant que blogueur et modérateur, j’ai reçu des commentaires me disant : « Tu as dis ça ». Moi : « Non ». Réponse : « Si, c’est évident quand tu dis bla bla bla ». Moi : « Non. Tu peux me citer la phrase exacte où j’ai dit ça ? Tu ne pourras pas parce que je ne l’ai pas dit, c’est toi qui a interprété ce que j’ai dit ». Ils sont persuadés que ça a été dit, de l’avoir lu, aucun cas de conscience de prétendre cela factuel quand il s’agit d’interprétation
- Aucun droit à l’erreur, à changer (d’avis)
Le bien, le mal, la morale sont à géométrie variable selon l’époque et le lieu. L’objectif premier d’une communauté est de vivre ensemble, un groupe de personnes qui échangent et partagent. Sereinement, indépendamment des sujets clivants et des idées des individus la composant.
Indéfendable
Très rapidement ces sujets dégénèrent car on manque collectivement de respect, de nuance, d’écoute, de patience :
- Quand un modérateur prend la défense d’un individu, il ne vient pas soutenir les idées de ce dernier, il veille au bon déroulement des échanges, à la sérénité des lieux
- Être nombreux à avoir le même avis ne signifie pas avoir raison ou être dans le vrai (et inversement quand on est seul)
- Un choix binaire (ne proposant pas des solutions mais des camps retranchés) : Ceux qui sont pour, ceux qui sont contre…
- …les indécis, les gens qui ne se sont jamais posés la question, ceux qui n’ont pas une opinion sur tout ou qui ne veulent pas la donner étant sommés de prendre position
Moralement condamnable, légalement inattaquable
Chacun est libre de ses opinions/idées, un individu peut être raciste ou sexiste. Ça ne fait pas plaisir à entendre mais la justice condamne les actes pas les pensées. Quand le Rassemblement National fait plus de 20% aux élections, notre société, la justice n’enferme pas ces personnes en prison. En revanche si l’un prend la parole et traite d’autres individus de sous-hommes, il pourra être attaqué en justice et condamné.
Liberté de pensée et tolérance
Chacun est libre de penser ce qu’il veut, en théorie il s’agit du seul point sur lequel on sera tous d’accord. De là certains ne veulent juste pas discuter avec une personne manifestement en désaccord avec leurs idées. Simple et moins chronophage, on ne se parle plus et on traite l’autre de con.
Je le fais aussi mais j’apprécie bien davantage les gens qui ont de la nuance, qui ne jugent pas immédiatement, viennent poser des questions pour creuser les choses, lever une éventuelle incompréhension. Nous n’avons pas encore trouvé de solutions simples à des problèmes humains très complexes comme le racisme et le sexisme.
Tolérance : État d’esprit de quelqu’un ouvert à autrui et admettant des manières de penser et d’agir différentes des siennes.
Toute liberté ou tout droit implique nécessairement, pour s’exercer complètement, un devoir de tolérance.