Twixt, deux doigts coupent fin ...

Twix{.left} Le dernier Coppola que je me suis fait au ciné, c’était un film de la fille du Maître Lost in Translation - Sofia Coppola, 2003). Le sentiment qui me revient à chaque fois que je pense à ce film ? “Hein ? Quoi ? Je suis où ? Il s’est passé quoi ?” … Bref, perdu … Je crois qu’en fait, c’est génétique chez eux. En tout cas, je suis dans le même état après Twixt.

On suit donc un écrivain raté, un Stephen King de seconde classe, dominé par la mort de sa fille, guidé par Edgar Allan Poe, dans un univers présentant les traits d’un livre d’Alan Wake en plus … épuisé par l’alcool. Tous les clichés sont donc réunis : un écrivain atteind du mal de la page blanche, à qui l’ont colle une étiquette de genre qu’il n’aime pas, torturé par la mort de sa fille dont il se culpabilisé, agressé en permanence par sa sorcière femme, défoncé au mauvais alcool (et parfois un bon whisky onirique) et aux somnifères ; un bled paumé dans l’amérique profonde, traumatisé par un massacre ; des bouseux autochtones rares et … bizarres ; un shérif qui rêve de son quart d’heure américain ; un agent qui ne pense qu’à son argent ; … Bon c’est sûr, avec un environnement pareil, un synopsis qui tiens sur une carte de visite et un Val Kilmer toujours plus gros (il continue d’imiter son mentor, Marlon Brando), on part tout de suite sur de mauvaises bases avec ce film. Puis, on se rappelle que c’est le Maître à la baguette, que tous les détails comptent.

  • Twixt ? selon le wikipedia, c’est de l’anglais archaïque pour dire “entre (deux choses)” ; on passe notre temps à hésiter : entre deux émotions (mal-être et agacement), entre deux mondes (monde vivant et monde onirique), entre deux films (un thriller et un film d’horreur)
  • Val Kilmer ? Un acteur qui avait un potentiel et qui l’a gâché (comme son personnage)
  • Le beffroi ? Sept cadrans, sept heures différentes, sept séquences, sept coups de cloche à sept reprise, sept cadavre d’enfants alors qu’il devrait y en avoir douze, on ne connait qu’un seul jour, le dimanche, le 7e … sept … toujours sept … à la manière du “Nevermore” du corbeau d’Egdar Poe … (au passage, le budget est de … 7 millions de dollars)
  • tout est intemporel : on ne sait plus l’heure à cause du beffroi, on ne sait plus la date avec les personnages qui sont présents à toutes les époques et dans les deux univers, …

Au final, l’impression d’être perdu est clairement une manipulation voulue. On nous perd dans le fouilli ambiant, pour nous rattraper par des messages chocs, des images plus qu’expressive et toujours d’actualité, peu importe le pays. Assez perturbant car on ne sait jamais sur quel pied danser avec le film, et encore moins quoi ressentir après coup.

Par contre, je n’avais pas vu autant de sang (dans la scène finale) depuis que Freddy Krueger avait tué Johnny Depp.

Bon allez, pour la route, je ne pouvais pas ne pas la sortir :

Perturbé, je suis incapable, même après ce billet, de dire si j’ai apprécié ou non ce film ; je suis clairement perdu avec … Mais Coppola reste le Maître. A voir si vous voulez arrêter l’alcool ou la drogue.

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Publié par Francois Aichelbaum : 171