SPIP 3.1 de sortie, le CMS qui m’a fait découvrir le logiciel libre

spip Tout a commencé par une nuit sombre, le long d’une route solitaire de campagne, alors que je cherchais un raccourci…

Nous sommes en 2003. À l’époque, je viens d’être embauché par une société de conseils intervenant dans le monde de l’industrie pharmaceutique comme responsable informatique. C’était à l’époque un gros changement. Je passais dans le camp des clients après avoir été plus de huit ans dans celui des fournisseurs. Je me disais que ça allait être la belle vie 🙂

D’une certaine manière, ce le fut. C’était la fin des déplacements dans tous les coins de la France. À l’époque, ma première fille avait 3 ans et la seconde allait sur sa première année. J’avais envie de les voir grandir, d’être là le soir pour leur lire des histoires, les coucher, etc. Je vous la joue un peu mélo et larmoyant, ne m’en voulez pas. Avec le temps, il ne reste que les bons souvenirs. Les nuits entrecoupées de pleurs et d’appels, de fièvre et autres vomissements finissent par s’estomper avec le temps.

Mais vous n’étiez peut-être pas venu lire cet article pour avoir droit à un #3615Mylife.

La news commençons par elle. SPIP, pour ceux qui trop jeune ou pas au fait de la foultitude de solutions de gestion de contenus, communément désignée par l’acronyme anglais CMS, est un logiciel français né en 2001 pour les besoins d’un journal en ligne uzine.net.

La version 3.0 avait vu le jour en 2012 et depuis pas de nouvelles versions significatives si ce n’est quelques rares mises à jour mineures. Sur le fond, ce n’est pas forcément dramatique si l’outil fonctionne, donne satisfaction à ses utilisateurs et qu’il n’y a pas de failles de sécurité critique.

Voici donc l’annonce de la version 3.1 de SPIP. Visiblement pas mal de mises à jour et de nouvelles fonctionnalités. Même si aujourd’hui je n’utilise plus SPIP, je suis heureux de voir que l’aventure continue toujours pour ce logiciel qui reste très utilisé.

J’ai comme beaucoup cédé aux sirènes de WordPress. À l’époque, ce sont les thèmes qui ont fait la différence. Je n’avais pas de compétences pour personnaliser outre mesure la mise en forme des squelettes SPIP qui étaient à mon goût un peu vieillot par rapport à ce que l’on trouvait sur WordPress. Après, le temps a fait son œuvre. Je ne regrette pas mon choix. WordPress est un outil critiquable, mais quel outil ne l’est pas ? Toujours est-il qu’à ce jour c’est lui que je maîtrise.

Ce qui est intéressant avec SPIP c’est que c’est un outil imaginé et conçu par un utilisateur et pas par un développeur. Oserais-je dire que c’est ce qui fit de SPIP son originalité ? Probablement et surtout son adaptation parfaite au besoin de publication de contenus en ligne par des êtres humains.

En 2003, on me demande de refaire l’intranet de la société. Comme souvent à cette époque, il s’agit d’un site statique développé à l’aide d’un outil que personnellement, je ne regrette nullement : Microsoft FrontPage. Le cahier des charges qui m’est donné consiste à permettre aux utilisateurs de saisir eux-mêmes le contenu, pour ne pas dépendre du service informatique. Le budget consistait alors essentiellement en huile de coude et éventuellement de quoi acheter un logiciel pas trop cher si nécessaire.

Je me mets alors en quête de ce Saint-Graall. Je tombe alors, aucun souvenir du comment, sur le site de SPIP. Et là, c’est le coup de foudre, exactement ce que je cherche. Le contenu est enfin séparé du contenant, l’édition des articles est faite au travers d’une interface web qui semble simple d’utilisation. Reste le langage de balise, mais rien d’insurmontable quand même.

À l’époque, j’ignore tout des logiciels libres et encore plus des systèmes d’exploitation de cette famille. J’ai bien fait des projets où intervenait un Linux avec serveur web apache. Mais horreur, il fallait compiler ledit programme pour lui ajouter des options. Pour un windowsien aguerri comme moi, cela semblait inconcevable et inintéressant au possible.

Par chance, j’avais découvert un tutoriel présentant un package d’installation de la pile Apache, PHP, Mysql : EasyPHP. J’installe SPIP sur une machine sous Windows 2000 (oui, nous sommes en 2003). Je configure l’outil, trouve un squelette simple, personnalise mes premières boucles et en quelques jours, je présente un intranet totalement dynamique à ma direction. La mise en production se fait dans la foulée.

À ce stade-là, je n’ai pas encore pris conscience qu’il s’agit d’un logiciel libre. Mais de fil en aiguille, je commence à lorgner du côté des distributions GNU/Linux. Notamment la RedHat 8. Je me dis qu’après tout ce serait quand même mieux de faire tourner cet intranet sur un environnement plus natif pour les applications PHP. Même si EasyPHP fonctionnait sans problème, j’avais quelques craintes.

Le déclic côté distribution se fait avec Debian 3 et son système de paquets qui gère les dépendances. Après les galères rencontrées sur la RedHat 8, c’est un pur bonheur… Par la suite, j’étudiais systématiquement les solutions libres ou open source pour tous les besoins de la société et je découvrais bien sûr tout ce qui va avec, les licences, etc. Ce site que je créé fin 2008 est le carnet où je décide consigner toute mes découvertes et ma compréhension de ce qu’est le logiciel libre et l’open source.

Ceci est le début de ma désormais longue histoire avec les logiciels libres. Douze ans désormais. Mais une grande partie de l’enthousiasme autour du modèle s’est envolé. Ma vision du logiciel libre se heurte bien souvent (trop) à l’individualisme qui y règne et à une certaine forme de mépris pour l’utilisateur final qui n’a qu’à utiliser ce qu’on lui donne. Il faut dire que ce dernier a en retour pas mal de difficultés à comprendre le modèle et du coup comment s’insérer dans ce dernier et contribuer en retour.

C’est un long chemin auquel je continue néanmoins de m’accrocher, car il faut bien croire en quelque chose en ce bas monde 🙂 Faisons comme SPIP, continuons !


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 10/01/2016. | Lien direct vers cet article

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