Non, je ne veux pas en avoir une grosse !

C'est pourtant le chemin que certains voudraient nous faire prendre, alors que Frugalware connaît des difficultés. Lorsqu'on lit certains commentaires sur l 'article deFrédéric Bezies, lorsqu'on parcourt certains blogs libristes, on a parfois l'impression que les alternatives ne sont pas admises, elles ne sont là que pour « diviser le monde du libre, qui n'en a pas besoin ». La même situation se retrouve également dans les licences libres : La licence Art Libre n'est plus présentée par défaut lors de l'import d'un fichier sur Wikimedia Commons, il est nécessaire d'éditer la page pour y intégrer le modèle, ce qui n'est pas vraiment la même histoire pour quelqu'un qui ne connait pas le système.

Le point commun entre Frugalware et Art Libre : ce sont des alternatives, des systèmes qui ne peuvent rivaliser en matière de communication et de logistique avec les plus gros : Ubuntu, Fedora, Debian, ArchLinux pour les distributions GNU/Linux et Creative Commons pour les licences. Ce n'est pas leur qualité qui fait défaut, c'est leur manque de poids. Mais ce manque de poids n'est pas qu'un inconvénient ! Je ne veux pas faire partie d'une grosse machine, « Je ne suis pas un numéro » pourrais je clamer haut et fort. Je veux de l'échange, du partage, je veux du lien. Et ce n'est que dans les solutions alternatives que ce lien peut se tisser.

Les difficultés de Frugalware viennent du manque d'utilisateurs et donc de développeurs. Les devs actuels de Frugalware mettent une belle énergie a faire de Frugalware une distribution de qualité et à jour mais ils ne sont pas nombreux. Et quand un développeur doit mettre de coté sa participation, pour diverses raisons compréhensibles, c'est un problème car cela signifie plus de travail encore pour ceux qui restent. Dans l'idéal, et c'est ce qui se passe dans les distributions plus populaires, le roulement s'effectue tout seul : le nombre d'utilisateurs étant important, le nombre de développeurs l'est aussi et un départ entraine rapidement un remplacement.

Ces difficultés ne veulent pas dire que Frugalware va mourir, en tout cas je l'espère, ni que la distribution n'a pas trouvé son public. J'estime que la force du Libre est de proposer du choix, de ne pas se limiter à une vision ou une méthode. Si tout le monde utilise Ubuntu ou Fedora parce que « Ça marche tout seul, on se prend pas la tête », le choix sera forcément limité et l'uniformisation rendra les échanges bien ternes. Où sera la diversité ?

C'est la force principale de Frugalware les échanges. Le lien entre les développeurs et la communauté est fort, les requêtes personnelles sont prises en compte et il est possible d'avoir un support très performant. Vous en connaissez beaucoup des distributions où vous pouvez parler avec le mainteneur de Gnome ? Chez Frugalware, c'est Baste qui s'en occupe et il n'est jamais bien loin. Il n'hésite pas à relancer une installation pour reproduire un bug soumis, il est clairement à l'écoute. Et ceci est valable pour tous les développeurs de Fw.

Alors oui, les départ de Devil505 et de Bouleetbil ont fait mal. Deux piliers en moins dans une équipe réduite, ça ne passe pas inaperçu ! Moralement en plus, Devil505 était le référent francophone de Fw et celui qui apportait un plus incontestable dans la communication sur le Web. Il nous faut donc réfléchir à l'avenir et rebondir.

Rebondir dans une période difficile, cela demande une poussée de confiance, un truc qui nous dit : « putain, on va pas lacher, on est bien ici, faut qu'on se bouge le cul ». Et c'est là que l'arrivée de nouveaux utilisateurs, de soutien, peut permettre un tel sursaut. Ce n'est pas en lisant des commentaires morbides que le moral va remonter…

Alors, j'espère vraiment que Frugalware va réussir à surmonter cette phase difficile, elle en vaut la peine. J'essayerai d'aider avec mes faibles moyens (tout le monde n'a pas le talent ou le temps pour être développeur), et l'avenir nous dira si les geeks préfèrent les grosses !

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Publié par botchchikii : 30