Manger la pâtée de son chien
Le titre de ce billet vient de l’expression « Eating your own dog food » signifiant qu’il est bon de suivre ses propres recommandations.
Crédit photo : Birhanb - CC by-sa
Crédit illustration : Framasoft Campagne 2013 - Simon Gee Giraudot - CC by-sa
Lors de notre campagne de dons 2013, nous avions proclamé « Moins de Google et plus de Libre ». En effet, cela fait un bout de temps que l’actualité tourne autour du géant du Web pour son côté « Don’t be Evil [mais un peu (beaucoup ?) quand même] » et que nous vous encourageons à vous méfier de lui et de ses semblables… sans que nous suivions pour autant nos propres recommandations !
Google Analytics pour nos statistiques, Google Groups pour nos listes de diffusion, Google Mail pour nos adresses mail associatives, etc. La liste est longue et nous accable chaque jour un peu plus.
Nous ne comptons d’ailleurs plus le nombre de fois où l’on nous reproche — avec raison — d’utiliser les services Google.
Le cas de Google Groups est particulièrement parlant : si on peut s’abonner librement à une liste de diffusion de ce service, le faire sans disposer d’un compte Google relève du parcours du combattant.
Google nous a séduit à l’époque par sa facilité d’emploi, ses nombreux outils disponibles et son slogan que nous aimions croire. Notre croissance a été peut-être un peu rapide et nous avons choisi des solutions de facilité.
Il faut cependant noter, à notre décharge, que ces solutions présentaient au moins le mérite d’être gratuites, et ne nécessitaient aucune maintenance particulière si ce n’était un peu d’organisation. Pouvoir “compter” sur les serveurs de la Firme était clairement une question de confort et de disponibilité de main d’œuvre. Il faut aussi se souvenir qu’il y a peu de techniciens purs et durs dans nos rangs.
Google devient chaque jour de plus en plus omniprésent, intrusif et laissant de moins en moins de choix à ses utilisateurs, comme l’obligation récente d’avoir un compte Google+ pour commenter des vidéos Youtube. Sans parler de sa soumission à la NSA (#Prism, #Snowden), Voilà qui n’est vraiment pas dans l’esprit de Framasoft :(
Mais en 2014, nous nous libérons de nos chaînes ! Tel le fils prodigue, nous revenons à la maison. Nous quittons cette cathédrale si confortable pour rajouter de nouvelles pièces à notre auberge espagnole, ce joyeux bazar.
Au menu de cette grande campagne de migration, nous remplacerons :
- Google Mail par Bluemind ;
- Google Groups par Sympa ;
- Google Docs par un mélange d’Etherpad, d’Owncloud et peut-être aussi de WebODF ;
- Google Analytics par Piwik ;
- Github par GitLab (parce qu’il n’y a pas que Google qui n’est pas libre)[1].
Le calendrier de cette migration, s’il n’est pas gravé dans le marbre est tout de même plus ou moins déjà écrit.
Ainsi, le 1er février, nous aurons effectué la migration de nos boîtes mail vers notre propre infrastructure.
Chacune des étapes de notre libération fera l’objet d’un billet dédié pour vous tenir au courant de nos avancées et — pourquoi pas ? — vous donner envie de suivre notre exemple.
Cette année sera aussi celle du grand ménage dans nos serveurs. Un grand bric-à-brac monté au fil des années, pas forcément maintenu comme il faudrait, mélangeant les applications critiques et moins critiques. Nous allons nous doter d’outils nous permettant une plus grande souplesse d’utilisation, comme Ganeti[2] pour monter une infrastructure virtualisée.
Cette souplesse nous permettra par exemple d’expérimenter facilement de nouveaux services à vous proposer (Sneak preview) tout en réduisant le temps — relativement conséquent aujourd’hui — à consacrer à la maintenance de notre infrastructure.
Nous tenions à vous l’annoncer non seulement dans un souci de transparence, mais aussi pour vous permettre de suivre et vous montrer — au fil de nos avancées — comment nous répondons à notre défi « Quitter Google ». Peut-être cela pourra-t-il inspirer votre entreprise, votre administration, votre association… à se lancer ce même défi.
C’est en grande partie grâce à vos dons que nous pouvons dégager le temps et trouver les talents pour atteindre cet objectif. Si vous trouvez la démarche intéressante, n’hésitez pas à nous soutenir afin de nous permettre de continuer notre action.
L’équipe Framasoft