Petites frayeurs

Il y a tout juste trois semaines, le 28 décembre, ma femme me réveille en pleine nuit : il faut aller aux urgences. Nous ne sommes qu'à 7 mois et demi de grossesse, mais déjà la petite se manifeste pour sortir. Après un week-end à la clinique et deux jours de repos, rebelote la nuit du 31 décembre au 1er janvier : il faut aller aux urgences. Mais là, changement de programme, il ne s'agit plus d'un avertissement : notre fille va naître, dans quelques heures. Ils nous l'ont dit.

Il est 2h du mat' donc, ma femme a perdu les eaux. On part à la clinique. C'est là qu'on avait décidé d'accoucher.

4h : on nous transfère à l'hôpital à côté : ils sont équipés pour les bébés prématurés, ils ont un service de néo nat.

Avec tout ça, pas le temps d'avoir peur, pas encore. Tout va vite.

5h10, ça y est, ma chérie est prête, elle a vu l'anesthésiste, elle peut partir au bloc. Ah oui, petit détail non négligeable : il s'agira d'une césarienne d'urgence.

5h11 : les portes de l'ascenseur se referment.

Vous ne pouvez pas venir avec nous, Monsieur, il faut attendre ici.

5h12 : ça commence à être long là. Ça y est, j'ai peur. Ça ne dure qu'une heure, mais c'est long.

6h08 : deux personnes discutent dans le couloir. Apparemment, la "césar" a été faite il y a une demi-heure.

6h10 : en effet, je viens d'apprendre la naissance de ma fille à 5h38. Maman et le bébé vont bien. OUF. Pas besoin d'oxygène pour la p'tite, Maman a déjà pu lui faire un bisou. 2,320kg. Je peux monter dans une vingtaine de minutes la voir en néo nat.

6h35 : la rencontre. Pas du tout celle que j'avais imaginée : j'ai une blouse et des chaussons par-dessus mes chaussures. Ma fille est en couveuse. Mais elle va bien, elle dort, elle est belle (l'objectivité, à la naissance de son enfant, est clairement une notion oubliée).

Ma femme ne souhaitait pas d'anniversaire pour notre fille a des dates symboliques : Noël, Saint-Valentin, en même temps qu'untel ou untel. Bingo, notre fille est née le premier janvier. Elle m'a révélé par la suite s'être dit pendant la césarienne "peu importe la date, il faut qu'elle ait un anniversaire".

Aujourd'hui, après plus de deux semaines en néo nat, notre fille va toujours aussi bien : elle mange énormément, prend du poids et est toujours aussi belle. Elle sort demain ou après-demain, direction la maison. Comme une deuxième naissance.

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Publié par Nicolas Lœuillet : 125