Dossier Micro$oft : réunion dans le ministère des TIC

Suite à la polémique provoquée par l’annonce par le gouvernement tunisien de l’ “Adoption du principe d’un partenariat total avec Microsoft“, le ministère des technologies de l’information et de la communication a invité quelques activistes et militants du libre de différentes associations pour une réunion débat avec le ministre M. Mongi Marzouk.

20130704_165535

Dans l’attente du PV officiel de la réunion voici, en vrac, des points que j’ai retenu lors du débats qui a eu lieu. Ceci reflète ma vision personnelle de cette réunion et n’ai pas le point de vue officiel.

20130704_170123

  • Les négociations entre Microsoft et le gouvernement tunisien ont débuté depuis plus d’une année. Microsoft, essaye de forcer la main du gouvernement pour accélérer la conclusion de l’accord final. Elle a même impliqué l’ambassade US pour qu’elle intervienne. Microsoft menace même de porter plainte contre le gouvernement tunisien pour non respect des droits d’auteurs. Alors que, normalement, c’est au gouvernement tunisien de porter plainte contre cette société pour son implication dans la surveillance des citoyens tunisiens et la censure lors de l’époque de ZABA.
  • Microsoft estime, en suivant les appels d’offres, que le parc informatique des institutions publiques est composé de 34000 PC dont 15000 sont sans licence pour le système. 35% de ces 15000 PC utilisent aussi la suite bureautique sans licence. Elle exige que le gouvernement règle ces licences sur une période de 3 ans et que le gouvernement doit faire ces achats futurs en exigeant que leur système et leur suite bureautique soient achetés avec une licence originale. Le prix par licence n’est pas encore connu, ou le ministère ne veut pas l’annoncer actuellement. Pour rappel dans le contrat de 2006-2011 le prix d’une licence était de 170$ pour plus de 70000 PC. Un prix exorbitant par rapport à d’autres contrats signés par la même société avec d’autres gouvernements, on parle de 15$ par licence pour le Brésil. Sachant aussi que Microsoft paye des universités pour que ces dernières enseignent avec leurs produits.

burglar

  • Le ministère de l’éducation a déjà arrivé à un accord avec Microsoft pour avoir une licence à 2.5$ par installation. Alors que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’a pas arrivé à un accord et entame un processus de migration vers les solutions libres, faute de moyens et non pas par conviction comme je l’avais prédit. D’ailleurs un programme national de formation des agents du ministère sera lancé avant le début de la prochaine année universitaire.
  • Nous avons aussi signalé à M. le Ministre que vu la position de notoriété du ministère par rapport au gouvernement dans le domaine des TIC, et vu ce qui s’est passé lors de la signature du contrat avec Microsoft en 2006, une foi le ministère des TIC aurait signé, il va y avoir un raz de marré (de la part des DSI des ministères et des structures publiques) de contrats de grès à grès et d’appels d’offres orientés Microsoft en se référent à cette signature.
  • Le ministère a demandé l’appui de la communauté et des experts pour fixer une stratégie nationale qui permettra, à court terme, de limiter la dépendance du gouvernement vis-à-vis de Microsoft, voire la rompre totalement en assurant une migration étudiée et efficace vers des solutions libre. Des projets pilotes seront mis en place d’ici peu où le soutien de la communauté sera très important.

La route est longue mais la voie est libre.
Affaire à suivre …

Vus : 1084
Publié par Nizar Kerkeni : 114