Interview – Nous sommes allés chez Desclicks (Partie 1)

 

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Nous vous avions parlé de notre nouveau projet dans ce billet et chose promise chose due, le premier billet arrive.

Si j’avais encore eu un doute sur l’utilité de ce genre de billets (ce qui n’est pas le cas), cette première interview m’aurait rassuré. Je suis arrivé (avec un peu de mal) devant un portail anodin et bien planqué, qui ne laissait rien présager de ce que j’allais trouver derrière ce dernier.

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Pour la petite histoire je suis passé devant des centaines de fois (habitant à moins de 800 mètres de là), sans jamais me douter qu’une telle association existait à juste côté de chez moi et sans savoir ce que je loupais. Ces billets ne seront donc pas inutiles.

Nous allons vous parler de l’association Desclicks dans ce billet, qui comme vous pourrez le constater intervient dans une sphère de domaines assez large et utile, avec en toile de fond bien entendu, le logiciel Libre.

On relèvera au passage la présence de Régis (très concentré) à la transcription. Quel bosseur ! :

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Nous avons été reçus de manière vraiment très sympathique par Philippe, un bénévole de l’association qui est également avec Damien (absent pour cause d’angine ce jour-là), l’un des membres fondateurs initiaux de Desclicks.

Philippe bénévole et membre fondateur de Desclicks (très beau tee-shirt) :

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Desclicks est une association fondée en 2005 qui propose une large gamme de services et qui compte à l’heure actuelle 3 salariés en contrats aidés à temps partiels. Elle agit en étroite collaboration avec plusieurs intervenants et on relèvera que celle-ci a bénéficié de subventions provenant du Fond Social Européen (F.S.E), qu’elle occupe des locaux mis à disposition par la mairie de Schiltigheim et qu’elle dispose d’un soutien très fort de la C.U.S (Communauté Urbaine de Strasbourg), qui adhère pleinement à ses idées.

Collecte et recyclage :

Comme je l’ai dit plus haut Desclicks à un large spectre d’intervention et l’un de ses objectifs consiste à collecter du matériel informatique, afin de le recycler selon une démarche que nous pourrions qualifier d’éco-comportementale. Cette démarche est éco-comportementale dans le sens où elle n’a pas simplement pour but de recycler les matériaux pour en faire des déchets « propres », mais plutôt de reconditionner des composants (ou des machines) encore utilisables, afin d’en prolonger la durée de vie et donc, de limiter la quantité de ces déchets.

Ces machines sont ensuite équipées pour la plus part de logiciels Libres et cédées à des prix allant de 50 à 150 euros, permettant à des gens disposant d’un petit budget ou de connaissances limitées, de pouvoir s’équiper à un prix raisonnable tout en pouvant disposer de précieux conseils. Ceci est en parfaite cohésion avec les directives Européennes dont certaines visent à prolonger la durée de vie du matériel, cela réduit la fracture numérique, renforce le lien social et s’inscrit dans une démarche de développement durable. Les financements Européens de Desclick découlent d’ailleurs en partie de cette action.

Ceci peut être également vu (et un large sourire narquois a envahi tous les visages à l’évocation de cet argument), comme un vecteur de désinfestation Windowsienne).

Nous avons demandé à Philippe si les entreprises du coin jouaient le jeux et selon lui c’est le cas. Il nous a cité des noms tels que la Caisse d’Épargne qui selon lui est « LE » donateur historique, mais également des noms connus comme Cap Gemini, France3, In Extenso, la Banque Populaire, Oth Est et bien entendu comme souvent, des donateurs souhaitant rester anonymes que nous ne citerons donc pas.

Nous pouvons voir ici Sébastien (un autre bénévole) en plein boulot :

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Et une petite partie de la tanière où résident les dons en attente de revente ou de remise en état :

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Le volet install Party :

En coordination avec le LUG (Linux Users Group’s) de Strasbourg, Desclicks participe également à des soirées « Install Party » en fournissant leur locaux et des machines spécialement dédiées à cette usage.

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Si vous habitez notre belle ville de Strasbourg, les membres du LUG sont présents dans les locaux de Desclicks pour des Install-parties, tous les derniers Mardis du mois, de 18h30 à 22h30. N’hésitez pas à vous y rendre avec votre machine si vous souhaitez faire le grand saut dans le monde du Libre.

La mise à disposition de matériel :

Depuis 2 ans et demi environ Desclicks propose également la location de machines pour une somme modique, à des fin de recherche d’emploi et ou d’apprentissage. Une quarantaine de machines sont d’ores et déjà présentes dans diverses associations, avec bien entendu une politique tarifaire favorisant le Libre. Nous avons vraiment été sensibles à cette démarche car nous l’avons trouvé très équitable. Même si la politique tarifaire est différente en fonction de l’OS disponible sur ces machines (proprio ou non), la différence n’est pas énorme, nous dirons même plutôt symbolique. Si le but est encore de promouvoir le libre ici, la volonté première reste de n’exclure personne.

Nous ne sommes donc pas devant des gens buttés et fermés d’esprit que nous pourrions qualifier « d’intégristes ». Ils ont parfaitement intégré le fait que tout le monde n’est peut-être pas encore prêt pour une raison ou une autre à franchir le pas et même si le but est d’inciter les gens à « libérer » leur informatique, ils ne les forcent pas pour autant.

L’autre point que j’ai aimé dans cette démarche, c’est que les machines fournies avec un OS propriétaire sont exclusivement équipées de logiciels libres. C’est pour moi un point très important voir fondamental.

Étant un ancien Windowsien (eh oui), si on m’avait mis un GNU/Linux tout de suite en me disant que c’était génial (et ça l’est), il y a de fortes chances pour qu’au premier problème je sois retourné illico sous Windows avec une mauvais impression et la ferme intention de ne plus en bouger.

Mon cheminement personnel a commencé par l’installation et l’utilisation de logiciels libres sous Windows, essentiellement glanés sur Framasoft. Ce n’est qu’après une longue période passée à en apprendre plus sur ces derniers et leur philosophie que j’ai franchi le pas pour de bon. Cela n’a pas été facile mais le fait d’avoir eu le temps de goûter à leur puissance sans soucis et sur une plate-forme que je maîtrisais bien (Windows à l’époque), m’a paradoxalement donné l’envie et la volonté nécessaire de la quitter pour de bon.

Il est donc très important de laisser le choix au gens et d’y aller progressivement car dans les faits, les beaux discours moralisateurs ne servent à strictement à rien si le premier contact est mauvais.

Nous allons finir ici la première partie de cette interview et vous donner rendez-vous pour la suite (et fin) de cet entretien, dans un second billet.

À tout de suite…

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Publié par La vache libre : 587