Les effets graphiques de KDE sont-ils trops lourds pour un bureau léger ? Telle est la question…

Traduit d’un article  signé Martin Graesslin (Compositing and lightweight desktops).

Plop les bovins,

Les utilisateurs de KDE savent qu’il est possible d’améliorer l’expérience utilisateur sous la forme d’animations pour les fenêtres et le bureau. Personnellement quand je suis sous KDE j’ai toujours la présentation des fenêtres en mode « Hot corner » et la transparence activée. Les fenêtres sont décorées avec un effet lumineux sur le liseret et l’effet lampe magique qui imite un génie sortant de sa lampe à l’agrandissement et à la réduction de celles-ci. Mais je suis toujours entre deux chaises concernant l’activation ou non de plus d’effets, aillant peur d’utiliser trop de ressources et de ralentir ainsi mon système.

Tout le monde sait bien qu’à la longue  les Linuxiens  dégraissent leur bureau. Mais d’où vient cette idée d’alourdir un système parce-que son bureau est plein d’effets ? Peut-être de Windows qui en faisant briller toujours plus son bureau demande aux utilisateurs s’ils veulent bénéficier des dernières nouveautés d’acheter des machines plus puissantes…Dans le cas de KDE savez-vous ce que consomme réellement le système ? Est-t-il vraiment ralenti en activant les effets du bureau ? Je vous propose d’y voir plus clair.

Quand une distribution ou des utilisateurs souhaitent créer un environnement de bureau léger basé sur KDE, en général la première chose qu’ils disent faire c’est de désactiver la composition dans KWin. C’est ce qui est fait pour alléger certaines versions de Kubuntu mais aussi prévu pour Klyde.

Commençons par voir un des aspects du problème, à savoir la mémoire. Pour cela il est important de savoir que KWin est un gestionnaire de fenêtres inclus dans le système, gérant les effets graphiques de Composition. Vous ne pouvez pas utiliser le gestionnaire de fenêtres sans Composition. Ce n’est pas comme xcompmgr qui s’exécute dans un autre processus. Quand le binaire est chargé en mémoire, Composition est chargé. Le binaire pur contenant à la fois gestionnaire de fenêtres et Composition a une taille de 1,3 Mo (sur Debian testing, qui est sur KDE SC 4.8), Mais lorsque vous activez Composition, une bibliothèque supplémentaire qui contient les effets est chargée.

Ils sont tous dans une bibliothèque pour ne pas avoir à ouvrir 40 fichiers différents. (Encore une fois sur Debian testing) Cette bibliothèque a une taille de 783 Ko et les effets n’utilisent pas d’autres bibliothèques que celles chargées par KWin core. Nous parlons donc d’un impact sur la mémoire lors de l’utilisation d’effets graphiques, qui est de : 783 Ko!

Évidemment, le binaire représenté dans la mémoire n’est qu’un aspect. Il existe aussi des structures de données supplémentaires qui doivent être créées à la volée, mais il est difficile d’en estimer la taille. Ce qui est important à savoir c’est que seuls les effets activés dans l’interface utilisateur vont se charger et utiliser la mémoire et leurs structures de données. En outre, les effets ne se chargent pas tant qu’ils ne sont pas utilisés. Par exemple lors de l’activation de l’effet « cube » Composition va juste appeler une texture pour le fond d’écran.

Le coût le plus important de Composition du point de vue de la mémoire c’est l’utilisation de l’extension XComposite, qui redirige le rendu dans un X pixmap. C’est quelque chose qui disparaitra une fois sur Wayland.

Même si l’utilisation de la mémoire supplémentaire n’est pas juste symbolique, c’est juste un autre cas du compromis temps-mémoire. Si une fenêtre doit être déplacée, fermée ou redimensionnée, elle n’a pas besoin d’être redessinée. Il suffit de regarder cet exemple sur la commutation entre les bureaux virtuels d’un bureau sans effets graphiques:

Lors de la commutation d’un bureau virtuel à un autre, les zones du bureau couvertes par les fenêtres qui vont être masquées sont d’abord obscurcies, puis les nouvelles fenêtres seront placées dessous. Les fenêtres invisibles sont retirées quand le changement de bureau est terminé. De son côté le bureau (papier peint) est repeint lors du changement.

Sans composition nous déplaçons l’utilisation supplémentaire de mémoire vers une utilisation accrue du CPU (pour créer les fenêtres). En activant la composition l’utilisation du CPU n’est plus nécessaire. Donc désactiver les effets graphiques n’est pas la solution pour avoir un bureau « léger ».

Il reste la question d’OpenGL. Tant que vous n’utilisez pas un effet qui a besoin de l’aspect «3D» d’OpenGL, KWin génère juste de la 2D avec. Pour utiliser OpenGL il faut une carte graphique qui est compatible. Le CPU ne sais pas générer de la 3D avec OpenGL. Mais que faire si on n’a pas le matériel pour cela? Si votre système ne fournit que du rendu logiciel, KWin génèrera automatiquement la composition avec XRender.

Finalement il n’y a plus besoin d’avoir d’inquiétude sur l’utilisation des effets graphiques dans KDE, même pour un bureau light. Donc si vous souhaitez vous paramétrer un bureau agréable avec plein d’effets, allez-y et amusez-vous bien ;)

Moo!!

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