Thomas Paine
Je viens de réaliser monnaie libre n°18 sur Thomas Paine avec l’historien Yannick Bosc.
Ce faisant, comme je le signale dans le podcast cela m’a donné furieusement envie de finir de lire dans le détail « les droits de l’homme » (rédigé et publié en deux parties en 1791-1792).
Magnifique livre ! C’est bourré de piques et de contreparties argumentées avec une maestria logique extraordinaire !
Thomas Paine 1737 – 1809 |
Je ne peux résister à publier une citation qui permet d’aborder directement le principe de la symétrie temporelle. Je trouve ce passage éclatant de vérité. A tel point que je l’inclurai dans l’introduction de la TRM 2.718 en cours de finalisation.
Thomas Paine argumente préalablement que le parlement Anglais de 1688 n’avait aucun droit légitime d’avoir déclaré qu’il édictait des Lois qui prétendaient « lier la postérité pour toujours » et ainsi « priver la postérité de sa liberté ». Il enchaîne par cette magnifique suite :
« Ceux qui ont quitté ce monde et ceux qui n’existent pas encore sont à la plus grande distance les uns des autres que l’imagination humaine puisse concevoir : quelle possibilité d’obligation peut-il donc y avoir entre eux ? Quelle règle ou quel principe peut-on poser pour que deux êtres imaginaires dont l’un a cessé d’être et l’autre n’existe pas encore, et qui ne peuvent jamais se rencontrer dans ce monde, l’un soit autorisé à maîtriser l’autre jusqu’à la consommation des siècles ? »
Avaient-ils donc un quelconque droit à prétendre « endetter » la postérité ?