Edito vidéo – Financer un logiciel libre : la Free Software Foundation mieux que KickStarter ?


Transcription du texte de la vidéo

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour cet édito du 22 octobre 2012. Qui de la Free Software Foundation ou de KickStarter est le mieux placé pour financer un projet de logiciel libre ?

Pour rappel, la Free Software Foundation est une organisation à but non lucratif basée aux USA et qui a été fondée en 1985 par Richard Stallman, un chercheur du MIT qui avait été quelque peu agacé par un pilote d’imprimante dont le code source n’était pas disponible.

Quant à KickStarter, il s’agit d’un site dit de crowfunding ou de financement par la foule. Le principe est simple : vous proposez un projet plus ou moins fou et vous demandez aux internautes de vous apporter une somme d’argent en échange parfois de futurs “goodies” ou même de la création en elle-même. A condition bien-sûr que les fonds soient réunis en temps et en heure. A ce titre, les logiciels sont également éligibles et on se souvient d’ailleurs du projet Diaspora qui réussit à réunir une somme bien supérieure à ce qui avait été demandé.

Alors quel rapport entre la FSF et KickStarter ? A priori aucun, sauf qu’un projet de logiciel libre a préféré s’appuyer sur la FSF pour lancer une campagne de crowfunding. Christopher Webber, l’un des leaders du projet MediaGoblin a publié un billet dans lequel il explique les raisons de ce choix.

Sur le fond, il ne rejette pas le principe de KickStarter et trouve que ce dernier remplit bien sa fonction et que les avantages compensent les quelques inconvénients du système. Ne pas choisir KickStarter n’était pas un choix neutre pour le projet.

Choisir la FSF, c’était aussi prendre un risque, car celle-ci ne disposait pas des outils nécessaires à ce genre de campagne.  Pourtant cette dernière a confirmé qu’elle les mettrait à disposition en temps et en heure car visiblement c’était une direction vers laquelle elle souhaitait aller ; y compris pour de futurs projets.

Un autre point en faveur du choix de la FSF : c’est une organisation à but non lucratif. Et les membres du projet MediaGoblin estimaient que cela allait en résonance avec la notion de don et la nécessité d’intégrité du receveur. Sans oublier que ces dons sont déductibles en partie pour ceux qui paient des impôts ; un avantage non négligeable.

A l’heure où Canonical, société privée, collecte des dons pour Ubuntu la distribution Libre GNU/Linux, il me semblait intéressant de montrer que d’autres modèles existent pour financer les logiciels libres. Certes, dans notre pays les choses ne sont pas encore aussi simples, il n’est pas possible de faire de Fondations directement pour les logiciels libres, mais il est déjà possible de mettre en œuvre au travers d’associations des mécanismes aptes à favoriser indirectement le développement de ces derniers. Alors réfléchissez-y !

On se retrouve pour un prochain édito semaine prochaine. En attendant, portez-vous bien et à très bientôt.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 22/10/2012. | Lien direct vers cet article

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