Quel avenir pour les LUGs… normands ?

Par     28 août 2012  - Catégorie(s): Logiciel libre  Logiciel libre

C’est en allant farfouiller dans la blogoliste du site de l’association Rotomalug que j’ai vu qu’elle était jonchée de « cadavres ». Les Linux User’s Groups normands, à quelques rares exceptions près ne se portent pas bien. En Haute-Normandie, le site du Gullh du Havre n’existe plus ! Eurix n’a annoncé aucune manifestation entre le 29 juillet 2010 et le 25 juin 2012. En Basse-Normandie, la dernière activité annoncée par Calvix date du 9 mars 2012 ! Le site d’Argentix n’existe plus. Ornix n’a plus émis sur son site depuis décembre 2009. Les LUGs Manchix et Argentix, en revanche, restent très actif. Signalons encore – merci Nicolas – deux groupes en Basse-Normandie Linux à Vire, qui est en train de renaître de ses cendres, et aussi l’Albatros @stucieux à Flers

En Normandie, seules trois quatre associations restent donc réellement actives. Deux d’entre elles, NUI et Rotomalug, sont basées sur Rouen.

Les raisons d’une crise des vocations évangélisatrices

Si Linux s’est imposé dans les environnements dits serveurs, le retour en force d’Apple sur le segment des stations de travail et des ordinateurs portables aura mis un terme aux espoirs que nous mettions dans la capacité de Linux à remplacer Windows ! L’arrivée d’Ubuntu n’a pas vraiment changé la donne.

Le glissement du marché vers l’offre de tablettes et de smartphones permettra dans les années à venir à Linux de s’imposer au travers d’Android, porté aujourd’hui par Google, depuis que les deux branches ont récemment fusionné. Pour faire court et caricatural, de Linux au niveau de la station de travail, tout le monde s’en fout ou presque ! ;+) En août 2010, Philippe titrait sur son excellent blog que je vous incite à lire : « Les jeunes se foutent du logiciel libre ? Ca ne l’empêche pas d’avancer…« Au vu de la consommation de logiciels libres que nous faisons sur Mac OS X ou sous Windows, je reste extrêmement confiant sur les perspectives du logiciel libre.

Face à cette évolution de marché, en se centrant principalement sur Linux, les LUGs se seraient donc tiré une balle dans le pied !

Quelques pistes pour l’avenir ?

Quel avenir pour les LUGs normands ?Au travers de la guerre fratricide à laquelle se sont livrés Cyril et Jimmy, animant respectivement Rotomalug et NUI, j’en tire plusieurs enseignements. La concurrence entre les deux associations aura été un des moteurs de leur réussite respective et de leur pérennité. Ce qui était alors reproché à Jimmy, c’était de faire de la retape pour les solutions Novell au travers de l’animation de son LUG. Le seul problème est que le procès en sorcellerie qui lui était alors intenté s’est avéré totalement faux. Novell est un acteur du libre au même titre que peuvent l’être Debian financé par HP, Red Hat ou Ubuntu. Il n’y a pas d’un côté les gentils comme Debian, Slackware ou Gentoo et de l’autre les mauvais comme Ubuntu, Novell ou Red Hat. Ce débat est derrière nous. Il est totalement stérile et opère comme un repoussoir plutôt que d’être un catalyseur !

Faire la promotion du libre n’a jamais été une idéologie. C’est un business. Le logiciel libre fonctionne à l’image d’un vaste GIE (Groupement d’Intérêts Économiques). Et une grande majorité de ces idéologues en goguette en ont souvent fait la réclame pour de sordides raisons alimentaires. Se réfugier derrière cette rhétorique schizophrène – digne de l’éminent professeur Diafoirus – est une imposture d’une très grande malhonnêteté intellectuelle !!! Je le dis d’autant plus facilement que je me suis moi-même totalement fourvoyé sur cette question. Nous devons acter tous de cette réalité. Pour autant, le logiciel libre, c’est aussi et surtout une grande famille, dans laquelle chacun d’entre nous peut y apporter les valeurs et les représentations qui sont les siennes.

Quant aux nouvelles formes d’évangélisation, elles sont à réinventer. Nous devons, je crois, quitter le rôle de gentils animateurs d’install party où nous rencontrons toujours les mêmes personnages, souvent dans le contre-sens permanent ! Que dire encore de tous ces tutos et autres wikis, devenus totalement incompréhensibles à force de plagier selon une technique ancestrale empruntant  au téléphone arabe plutôt qu’à la mise en correspondance de quelques uns de nos neurones ? C’est sans aucun tabou qu’il faut que nous allions proposer nos activités aux entreprises, associations et aux collectivités, en leur faisant la démonstration des solutions s’appuyant sur la mise en œuvre du logiciel libre !

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Publié par Denis Szalkowski : 58