Le SSD du pauvre

Un de mes amis possède encore son netbook Dell Mini 9. Or, il y a un an ou deux, le SSD bon marché à l’intérieur a rendu l’âme (même le BIOS voit le disque dur comme étant de capacité 0 MB).

J’avais entretenu l’idée de ressusciter cet ordinateur pour un usage de serveur ou «media center» ou autre chose en live USB, mais ce n’était qu’une idée. Récemment, l’ami en question a décidé de tenter la chose et s’est procuré une clé USB, amenant le coût total de la réincarnation à environ 10 dollars.
J’ai d’abord tenté de faire fonctionner le tout simplement en créant un live USB Fedora 16 «persistant», malgré les limitations inhérentes de cette approche, comme le fait que l’espace ne se libère jamais même si on supprime les fichiers:

One very important note about using the “primary” persistent overlay for system changes is that due to the way it’s currently implemented (as a LVM copy-on-write snapshot), every single change to it (writes AND deletes) subtracts from its free space, so it will eventually be “used up” and your USB stick will no longer boot

… puis j’ai rencontré une embûche qui avait échappé à ma planification: la carte sans fil était une Broadcom 4312 (donc nécessitant un module kernel non-libre).
Utilisant mon téléphone android (acheté d’occasion l’été dernier) pour partager la connexion WiFi par USB, je tentai néanmoins d’installer «akmod-wl» de rpmfusion (c’est le paquet pour faire marcher les chips Broadcom sous Fedora. Oubliez les kmod-wl). Cependant, une fausse manipulation mit l’ordinateur en veille, et il ne voulait plus se réveiller correctement par la suite. Comme le barbare que je suis, j’ai croisé les doigts, éteint de force et redémarré le système… pour constater que le système de fichiers de la clé USB était corrompu.
Après quelques minutes de réflexion pondérées de «FFFUUUU», j’ai retourné le problème dans un sens moins conventionnel. Le «live USB» n’est pas la solution. «Installer vers la clé USB» est la solution.
Il nous faut donc utiliser deux clés USB:

  • L’une pour booter et lancer l’installation
  • L’autre (une clé 16 GB vierge, sans aucune partition dessus) qui sert comme cible d’installation. Il a fallu la partitionner comme suit: une partition de type «BIOS BOOT» de 2 MB, une partition swap de 50 MB (juste parce que Fedora insiste pour me faire croire qu’il faut plus d’un gigaoctet de mémoire pour installer… donc à désactiver post-installation) et le reste en ext4.

… et ça marche. Après l’installation, j’ai effectué quelques hacks pour améliorer la performance et augmenter un peu (en théorie) la durée de vie de la clé USB:

  • Modifier /etc/fstab pour désactiver le swap et ajouter l’option «noatime» à la partition /
  • Désactiver presto dans /etc/yum/pluginconf.d/presto.conf
  • Désactiver le firewall et selinux
  • Supprimer abrt

Après avoir fait fonctionner la carte sans-fil Broadcom, il ne restait qu’à appliquer les ~400 mises à jour, rajouter LibreOffice et les plugins GStreamer. Heureusement que j’avais désactivé presto et fait effectuer cette opération durant mon sommeil: le tout a nécessité un peu plus de six heures (processeur Atom N270 et lenteur de clé USB obligent)!
L’aspect intéressant de tout ça est que nous sommes maintenant en présence d’un véritable système d’opération USB portable, sans les limitations d’un live USB persistant conventionnel. Peu importe dans quel ordinateur on le branche. C’est quand même pas mal moins cher qu’un «Cotton Candy» quand on y pense.

Vus : 2001
Publié par Kiddo : 87