La Fondation Apache, la SPA de l’open source ?

La fondation Apache semble être devenue celle vers qui on se tourne quand on ne sait plus quoi faire d’un projet qui n’a pas connu le succès. Adobe vient de demander à la fondation Apache de bien vouloir adopter son rejeton moribond Flex.

La Fondation Apache est une organisation à but non lucratif qui développe des logiciels libres sous la licence Apache, dont le célèbre serveur web Apache HTTP Server. Elle a été créée en juin 1999 dans le Delaware aux États-Unis (Source Wikipédia). Initialement créée pour ce dernier elle a progressivement accueilli d’autres projets en son sein. Ils sont aujourd’hui près d’une centaine.

Régulièrement, des sociétés proposent d’abandonner leur logiciel à la fondation. Parmi ceux qui ont fait un peu de bruit, il y eut la messagerie “révolutionnaire” de Google Wave. Un autre abandon particulièrement médiatisé fut celui d’OpenOffice par Oracle et qui intervint peu de temps après la création du fork LibreOffice.

Voici maintenant Adobe qui propose à l’adoption son SDK de Flex à la fondation. Il s’agit d’une solution de développement créée par Macromedia en 2004 puis reprise par Adobe en 2006, permettant de créer et de déployer des applications Internet riches (RIA) multiplate-formes grâce à la technologie Flash et particulièrement son lecteur (source Wikipédia). En 2007, le SDK devient open source en adoptant une licence MPL 1.1. Mais le lecteur Flash reste lui une technologie propriétaire.

Il faut cependant noter qu’Adobe a également créé une fondation nommée Spoon pour rassembler la communauté des développeurs autour de la technologie Flex. Cette fondation devrait continuer son œuvre en contribuant au SDK même si celui-ci devient un projet Apache.

Je ne me lancerais pas dans une analyse des chances de survie de Flex, voire de Flash. Il reste probablement encore quelques heures de vie à ces derniers, mais le compte à rebours de leur fin semble être bien entamé.

Il est étonnant de voir aujourd’hui comme la Fondation Apache devient un peu le refuge de ces projets dont on ne veut plus porter le poids. A la fois une solution de facilité et aussi une façon “noble” de procéder vis-à-vis de ses clients : “Non, non, nous n’abandonnons rien ! Nous allons continuer de soutenir le projet au travers de la fondation Apache, les dollars que nous vous avons pris ne sont pas perdus”. Une sorte d’enterrement de première classe ?

D’un autre côté, autant que ces projets soient placés sous cette gouvernance et peut-être quelqu’un de plus malin que leur ancien propriétaire saura en tirer profit.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 18/11/2011. | Lien direct vers cet article

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