Fedora pour un habitué d'Ubuntu, prise deux
NDLR: article mis à jour en juillet 2015 et en janvier 2020 pour noter certains problèmes comme étant choses du passé.
Vous vous souviendrez peut-être de la première tentative un peu infructueuse, suivie de mon désenchantement envers Ubuntu/Canonical m’ayant amené à sérieusement réévaluer Fedora 15 comme plateforme de choix pour être à la pointe des avancées de GNOME et de Linux en général.
Le présent billet a pour but de partager, à la demande populaire et pour mes amis curieux, mes notes/observations sur ma migration d’Ubuntu à Fedora. Évidemment, je ne peux pas couvrir de manière exhaustive tous les cas d’utilisation, seulement les choses les plus saillantes qui m’ont embêtées. Somme toute, une fois ces soucis résolus, je me plais à utiliser Fedora.
Quelques différences par rapport à Ubuntu/Debian
Comment arrêter gdm: “service prefdm stop” (pas de service nommé “gdm”)- Mise à jour en 2015: “
service gdm stop
” fonctionne depuis quelques versions de Fedora/systemd (comme alternative à l’usage direct de la commandesystemctl
)
- Mise à jour en 2015: “
- Nano et Wget ne sont pas installés par défaut, et nano n’est pas utilisé comme éditeur de texte par défaut même s’il est installé. Il faut mettre un export EDITOR=nano dans son ~/.bashrc. Ugh.
- La commande rename a une syntaxe différente (elle n’utilise pas des regex comme sous Debian): au lieu de rename “s/2011_/blah/” *.pdf, on utilise: rename “2011_” “blah” *.pdf
- Mise à jour en 2016: Nautilus (le gestionnaire de fichiers) a maintenant la fonctionnalité pour renommer les fichiers en vrac beaucoup plus facilement qu’en ligne de commande, utilisez ça plutôt.
- Pour les développeurs/testeurs: les paquets de dépendances de compilation sont suffixés de “-devel”, pas “-dev”
- Pour les développeurs/testeurs: installer les paquets de débug pour un logiciel donné: cela se fait plutôt avec “
sudo debuginfo-install nom_du_logiciel
” (note: les paquets de deboguage sont suffixés de “*-debuginfo” au lieu de “*-dbg”, mais ils ne sont pas immédiatement visibles car les dépôts debuginfo sont désactivés par défaut. Vous pouvez activer ces dépôts en éditant les fichiers dans/etc/yum.repos.d
– cela reste vrai avec DNF – mais la commandedebuginfo-install
reste plus conviviale car elle active temporairement ces dépôts pour vous, à la volée) - Yum met sa liste de dépôts à jour automatiquement lorsque vous tentez d’installer ou mettre à jour des paquets. C’est bien du fait qu’on n’a pas besoin de réfléchir et que c’est automatique, mais ça finit par énerver du fait que ça n’utilise pas de diff binaire
et que ça prend donc un temps fou à chaque fois.- Mise à jour en 2015: le problème de l’attente intempestive semble réglé depuis Fedora 22, où DNF met à jour sa liste de dépôts régulièrement en arrière-plan
- Les noms des paquets, dans Yum ou PackageKit, sont sensibles à la casse. Par exemple, tenter d’installer “virtualbox-ose” ne fonctionnera pas, il faut “Virtualbox-OSE”. WTF, seriously. Je sais pas qui a bien pu se dire un jour que ça serait une bonne idée.
Les dépôts supplémentaires
- RPM Fusion free (équivalent de “universe”)
- RPM Fusion nonfree (équivalent de “multiverse”)
- Dépôt Adobe officiel: 32 bits et 64 bits (mise à jour: mais qui veut encore Flash en 2015?)
- Pour ceux qui veulent Chromium (version open-source de Google Chrome):
- Au moment de la rédaction de cet article il fallait le dépôt Chromium non-officiel de Tom Callaway: voir les explications/instructions
- Mise à jour en 2015: Tom a abandonné la maintenance de ces paquets (probablement à cause de la non-coopération de Google après toutes ces années). Vous pouvez maintenant obtenir Chromium à partir des dépôts de Russian Fedora (si ça vous fiche autant la trouille que moi, considérez Firefox)
- Mise à jour en 2016: Chromium est maintenant intégré par défaut aux dépôts officiels, pas besoin de rajouter des dépôts.
- Mise à jour en 2018+: franchement, Firefox, c’est bien, utilisez Firefox. Depuis Firefox Quantum, y’a plus vraiment d’avantage de performances avec Chrome/Chromium.
- Au moment de la rédaction de cet article il fallait le dépôt Chromium non-officiel de Tom Callaway: voir les explications/instructions
Quelques optimisations potentielles
- Désactiver presto si vous avez plus de bande passante que de puissance de traitement (pratique sur les netbooks ou ordinateurs plus âgés): éditez le fichier
/etc/yum/pluginconf.d/presto.conf/etc/dnf/dnf.conf
en mettantdeltarpm=0
(voir la doc).- Mise à jour: en pratique, en 2015 cette optimisation n’est que rarement nécessaire, DNF détermine automatiquement le “juste milieu” concernant l’usage des deltas de paquets et les ordinateurs personnels sont ridiculement puissants.
Pour les aventureux qui trouvent yum trop lent, essayez zif (un outil fait maison par Richard Hughes, auteur de packagekit et de tout ce qui a “kit” dans le nom, sauf les Kit-Kat): yum install zif PackageKit-zifInstaller gnome-shell-extensions-* (du moins, toutes celles qui vous intéressent; lisez les descriptions).Mise à jour: passez directement par extensions.gnome.org
Abaisser la sécurité (si le coeur vous en dit)
Je sens qu’on va me flamer pour recommander de telles hérésies, mais SELinux et le pare-feu sont franchement excessifs pour une utilisation de bureau typique.
Le pare-feu me gêne constamment. Par exemple, par défaut il bloquera avahi (aka zeroconf), SSH (et donc le SFTP), etc. Comme je suis derrière un routeur qui remplit déjà ce rôle, je le désactive parfois entièrement (ou même supprime d’un coup le paquet “firewalld”).
Il en va de même pour selinux qui est une source infinie d’emmerdements (je roule pas les serveurs de la NSA, j’ai pas à être si paranoïaque que ça)… En fait, il y a une blague qui dit que si, sous Windows, la réponse typique est «Avez-vous redémarré votre ordinateur?», l’équivalent Fedora est «Avez-vous désactivé SELinux?».
- Pour désactiver temporairement: echo 0 > /selinux/enforce
- Pour désactiver de manière permanente, éditer /etc/selinux/config et changer la ligne SELINUX=enforcing à SELINUX=permissive
- Notons que faire un “disable” (au lieu de permissive) aurait, semble-t-il, d’autres conséquences (mais je n’ai jamais eu de problèmes avec ça… au contraire). Voir le bas de cette page.
Désactiver le login root du serveur SSH
Sous Fedora, le root login à travers SSH est permis par défaut (c’est un peu débile à mon avis), donc il faut le désactiver dans /etc/ssh/sshd_config
Les paquets de modules de kernel automatiques
Si on veut faire fonctionner une de ces infâmes cartes sans fil Broadcom, il faut installer akmod-wl, pas kmod-wl (de rpmfusion). Du moins si on veut s’éviter des modules qui cassent lors de mises à jour de kernel, ou des problèmes de dépendances quand on est dans une version de test de Fedora. Il en va de même avec les modules nvidia, par exemple. Source: fedoraforum.